Les congrès se succèdent et se ressemblent… Après le HCUA et avant le MAA pro Azawad, le MNLA nous a offert il y a quelques jours une véritable démonstration de force, comme un ultime sursaut avant d’annoncer une possible fusion de tous les mouvements de la CMA en une seule et même entité.
Effectifs à l’appui, la CMA nous aura montré, lors de ces deux congrès et même au-delà, sa capacité potentielle à sécuriser non seulement les régions de Kidal, mais aussi de Tombouctou et de Ménaka. Soit trois villes du Nord-Mali, dont le contrôle permettra au mouvement d’avoir un accès direct vers l’Algérie, la Mauritanie et le Niger. Un enfant de collège s’en rendrait compte avec son atlas sous les yeux… Pas besoin d’être un expert de la géographie pour remarquer que les têtes pensantes de la CMA manifestent un intérêt évident pour ces trois grandes agglomérations.
Même fondu dans une seule entité politico-sécuritaire la CMA ne peut ignorer les trois piliers sur lesquels repose sa stratégie de domination sur le nord du Mali. Ainsi, le HCUA tient assurément Kidal, le MNLA fait pression pour contrôler Ménaka tandis que le MAA pro Azawad rayonne à partir de Ber vers l’ouest et Tombouctou où des points d’appui CMA existent déjà jusqu’à la frontière mauritanienne.
Mais alors, quelles conclusions tirer de ce constat ? A Kidal, la racaille terroriste se pavane avec le drapeau du HCUA en plein jour et avec celui du JNIM à la nuit tombée. Déjà, leurs hommes de main s’attaquent à ceux qui leur résistent dans les régions de Ménaka et de Tombouctou subissant la contamination djihadiste. Sachant que les terroristes de Kidal trouvent refuge en Algérie quand la situation devient trop tendue, ne doutons pas que ceux de Tombouctou et de Ménaka sauront, dans les mêmes circonstances, prendre la direction de la Mauritanie et du Niger pour échapper à la vigilance des forces armées. Tout cela en ayant bien sûr la maîtrise des routes de tous les trafics.
Quand on dit qu’en matière de sécurité on peut compter sur la CMA, ce n’est pas un vain mot !!!
Ibrahim Keïta
Source: Malijet