Depuis avant-hier, certains propos du président français, Emmanuel Macron, en marge du Sommet du G5-Sahel à N’Djamena, font l’objet d’une vive interprétation. Il s’agit des propos tendant à faire une comparaison entre le bilan de trois ans du président déchu, Ibrahim Boubacar Keïta à celui de quelques mois de Bah N’Daw. M. Macron tacle IBK et apprécie Bah N’Daw. Mais puisque le président de la Transition a séjourné à Paris, il y a seulement quelques jours, peut-on imaginer que Bah N’Daw accepte des deals avec Emmanuel Macron dans la gestion du Mali ?
C’est la principale interrogation qui revient sur les lèvres de bon nombre de maliens et des observateurs de la scène politique malienne, lorsque le président Emmanuel Macron a tenu des propos tendant à rendre négatifs tous les efforts consentis par le régime d’IBK dans la gestion du Mali. Par contre, lesdits propos sont flatteurs des autorités de la Transition.
“Les autorités de la Transition malienne sont désormais alignées sur les trois axes fondamentaux sur lesquels nous les attendons. J’ai pu l’apprécier lors de la visite à Paris du président N’Daw”, a rappelé Emmanuel Macron.
“La feuille de route de la CEDEAO pour la tenue des élections dans un délai de 18 mois, la feuille de route de Pau, en matière de lutte contre le terrorisme, tous les engagements pris pour les FAMa ont été tenus par les autorités de Transition”, s’est-il réjoui.
“Je le dis ici avec beaucoup de clarté. Et la relance de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger comme en atteste la tenue symbolique du Comité de Suivi à Kidal le 11 février 2021, était l’engagement qui avait été pris par le président de la Transition à mon égard qui a été scrupuleusement tenu. Je pense que ce réengagement des autorités politiques, en particulier dans la région de Kidal, haut combien sensible, est extrêmement fort”, a signalé le président français.
“En quelques mois, je dois bien dire que ces autorités de transition ont donné plus de gages que les autorités précédentes en trois ans”, comparant du coup Bah N’Daw à IBK.
Ces différents propos dénotent clairement que le président français vient d’avouer les vrais mobiles qui ont fait que la France a lâché le président IBK. Cela constitue un aveu qui ne dit pas son nom. Ce qui explique qu’Emmanuel Macron et IBK n’étaient pas sur la même longueur d’onde par rapport à différents points, concernant la gestion de la crise multidimensionnelle à laquelle le Mali était confronté. Du coup, on comprend aisément aujourd’hui que l’ex président IBK était entre le marteau et l’enclume. Il devait choisir entre la volonté de son peuple et celle de l’Elysée.
Boubacar DIARRA
Source : Le Soir De Bamako