S’il doit y avoir un avant et un après Choguel Maïga à la Primature, c’est sans doute dans le domaine des libertés publiques, avec notamment le bouleversement spectaculaire de la donne par la sortie fracassante du président du M5 – RFM. L’épisode lui aura certes coûté son départ agité du gouvernement, mais il a également servi de précieux déclic dans la libération des voix longtemps étouffées par la chape de plomb. En effet, la vicieuse sortie fracassante du PM n’aura pas eu d’effet d’entraînement dans le seul camp rival de la Transition. Dont les composantes ont littéralement envahi l’espace public en réaction aux dénonciations et diatribes que le président de la M5-RFM avait publiquement proférées sur le pouvoir. La brèche ainsi ouverte va donner lieu à une véritable boîte de Pandore avec la soudaine réapparition d’acteurs publics naguère réduits à l’omerta par la crainte de représailles. Près de 6 mois après l’arrestation de leurs 11 camarades détenus pour la tenue d’une réunion en privé, l’Alliance du 31 Mars n’a pu leur venir au secours par une sortie publique que dans la foulée des confrontations publiques déclenchées par Choguel Maïga et ses nouveaux adversaires.
L’ancien ministre Oumar Diarra ne doit-il pas des comptes au M5 ?
Parallélisme des formes exige, le président du M5 – RFP parallèle devrait peut-être une restitution aux militants de sa tendance, quant aux circonstances ayant présidé à la formation du nouveau gouvernement. Aucun responsable de cette dissidence anti-Choguel n’y figure, ni n’a été consulté pour la nouvelle équipe gouvernementale, apparemment constituée à la discrétion des anciens «5 Colonels». Ce qui devrait inspirer à Oumar Diarra et compagnies les mêmes grincements de dents ayant jadis conduit à une interpellation du PM de l’époque, ainsi qu’à son obligation de rendre compte au Comité Stratégique de l’éviction de ministres du M5 d’un gouvernement que dirige son président. Au lieu de quoi, les contempteurs de Choguel Maïga semblent s’accommoder cette fois de leur absence au gouvernement, au point d’accueillir l’avènement du nouveau Premier ministre à coups de communiqués de félicitation. Faute de bouc émissaire de proximité, la résignation s’est manifestement imposée à eux, alors que l’intention de déplumer les «ailes politiques» de la Transition est évidente. Autres temps, autre posture, dirait-on.
Rassemblées par la Rédaction
Source : Le Témoin