L’information est sans appel : des habitants du village de Nonkon dans le cercle de Kolokani, témoignent qu’une douzaine d’islamistes sur des motos ont fait irruption le 19 septembre dernier dans leur localité. Depuis, c’est la psychose au sein des populations du terroir du Bélédougou.
Après le Centre du Mali et la localité de Nara, le cercle de Kolokani est en passe de devenir le nid des bandits de tous acabits. Composés d’islamistes et de bandits spécialisés dans le braquage et le vol de bétails, ces groupuscules scélérats sont en train d’étendre leur emprise dans le village de Nonkon.
À en croire des habitants, ces djihadistes seraient venus du cercle de Banamba passant par la commune rurale de Massantola, à quelques kilomètres de Kolokani, en sillonnant des villages environnants. Et à Nonkon où ils ont passé plus d’une heure de temps, ils se sont dirigés vers l’imam du village avec un message clair: « Nous sommes venus pour faire changer votre façon de pratiquer la religion musulmane. Tous les signes nous montrent ici que vous méconnaissez la vraie religion, nous vous mettons en garde de jouer de la musique ; les écoles doivent rester fermer sauf celles coraniques ; les femmes jeunes ou vieilles doivent s’habiller correctement avec les voiles intégrales ; pas de musique traditionnelles ni modernes non plus, c’est Al-haram, la seule musique qui vaille, c’est la lecture coranique et respecter les heures de prières à la mosquée. Tous ceux qui violeront ces recommandations subiront les châtiments de Dieu, la Charia. Nous reviendrons pour évaluer la mise en œuvre. Nous vous tenons à l’œil… ». Voilà, la quintessence du message de ces fous de Dieu qui étaient lourdement armés.
Du coup, c’est la peur et la psychose dans le village de Nonkon et ses environs. Les populations ont appelé les postes de sécurité de Kolokani. En vain ! Aucune réaction à la suite de cette apparition des forces du mal dans le village de Nonkon et environs.
Il faut le dire de façon claire, cette situation coupe le sommeil aux habitants envahis, voire submergés par ces bandits de haute facture. Cependant, l’État doit prendre cette menace au sérieux, car du village de Nonkon à Wolodo en passant par les localités de Nonsombougou, Fiya et Safo, il n’y a pas suffisamment de contrôle et Safo est une porte d’entrée de Bamako. Plusieurs pistes cyclables pourraient mener des personnes de mauvaises volontés facilement à la capitale. Pour l’instant toutes les populations des zones concernées sont sur le qui-vive, car elles ne sont pas habituées à cette présence des djihadistes.
Nos sources rassurent que ces islamistes seraient à l’origine d’attaques à mains armées sur les routes et des vols de bétails. Pire, selon les témoignages de certains villageois, ils disposent d’un arsenal de guerre dissimulé dans la brousse. Et ce réseau djihadistes, précisent nos sources, utiliserait des jeunes s’exprimant parfaitement dans la langue de la localité et circulant de village en village pour passer un message dissuasif. Ces émissaires, ajoutent des habitant, demanderaient à la population de ne pas collaborer avec les forces de l’ordre qu’ils considèrent comme leur ennemi. Déjà, ces enturbannés se présentent comme une force libératrice et disent vouloir sévir contre l’injustice. Alors que ce sont eux-mêmes qui incarnent la terreur dans ces zones.
En attendant, c’est la psychose dans le cercle de Kolokani. À bon entendeur, salut !
Jean Pierre James
Source: Nouveau Réveil