Comme on le sait depuis quelques années, le fleuve Niger est violemment agressé tous les jours par des dégâts voire des sinistres de nature à le faire disparaitre sur la carte du Mali. On peut citer des facteurs naturels comme l’ensablement à grande échelle, la faible pluviométrie et surtout des facteurs humains plus nuisibles comme les constructions abusives de résidences, d’hôtels et d’usines, de tanneries, des travaux maraîchers dans le lit du fleuve sans oublier les conséquences du changement climatique. Face à ce danger qui ne cesse de s’accroire tous les jours, le Cadre de concertation des directeurs de publication a décidé de s’en mêler à travers une journée d’information et de sensibilisation des hommes de médias en vue d’informer l’opinion nationale afin qu’elle prenne conscience de ce phénomène qui menace notre existence. Et pour ce faire le CCDP a fait appel à la structure chargée de la protection du fleuve à savoir l’agence du bassin du fleuve Niger. Au cours de cette journée, les responsables de l’agence ont expliqué et détaillé les types d’agression dont sont victimes le fleuve pendant plus de trois heures ainsi que des propositions de solutions afin que celui qui est considéré comme le cordon ombilical puisse être sauvé pour notre existence. « L’eau du fleuve Niger en plus des activités d‘irrigation, est celle qui est utilisée par la SOMAGEP pour notre consommation. C’est elle qui sert aussi à la navigation et reste un cours d’eau stratégique pour notre écosystème » a indiqué Moussa Diamoye. Aux dires du directeur adjoint de l’agence, ce n’est pas la volonté de vouloir protéger le fleuve qui manque mais plutôt les moyens en ressources humaine et financière qui font terriblement défaut. « Même si nous avons ces moyens humain et financier suffisants, nous n’avons pas le pouvoir de police pour faire appliquer telle ou telle décision. Nous ne faisons que proposer au cas où nous constatons tel ou tel manquement » a-t-il souligné. Ainsi les hommes de médias ont été édifiés sur certains comportements dégradant visant à rendre impropre l’eau du fleuve Niger. Il s’agit entre autres des activités d’extraction de l’or, le déversement des eaux usées par certains hôtels et résidences de la place, les déchets toxiques de nature. C’est dire que ce sont des facteurs humains qui constituent l’ennemi numéro 1 du plus important cours d’eau d’Afrique occidentale. Si l’eau du fleuve Niger est affectée dans les pays traversés, elle semble plus être très affectée au Mali et particulièrement à Bamako. Ce qui fera dire à Baba F N’Diaye que l’agence n’est même pas à meure d’indiquer le degré de pollution du cours d’eau malgré les gros moyens utilisés par la SOMAGEP dans le cadre du traitement de ces eaux. Malgré les moyens limités, l’agence a atteint des résultats satisfaisants comme la saisie de carburants des grandes dragues, le sabotage des moteurs et déguerpissement des travailleurs de tannerie, la construction des bergers de certains villages riverains du fleuve dont Macina et Diafarabé sans oublier des actions comme le dragage qui sont en cours pour rendre pérenne la navigabilité sur le cours d’eau. C’est dire qu’il urge aujourd’hui donc d’adopter le projet de législation proposé par l’agence de protection du fleuve par les plus hautes autorités du pays tout en offrant un budget conséquent avec plus de prérogatives afin de mener à bien leur mission. Avec ses 1750 km dans le territoire malien, le fleuve Niger arrose plus de 70 000km2 de surface. C’est dire que tous les moyens doivent être mis à la disposition de cette agence si on veut réellement protéger ce fleuve.
Sadou Bocoum