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Prorogation du mandat des députés : les incohérences de Soumaïla Cissé et compagnies

Les opposants maliens ont un incroyable talent. Cela, les Maliens ont pu s’en faire une idée la semaine dernière. En effet, Soumaïla Cissé, chef de file de la cohorte de frustrés, pardon, d’opposants affirme s’opposer à tout renouvellement, car cela violerait l’accord politique dont lui et son regroupement affirment ne pas reconnaître.

La dernière sortie du chef de file de l’opposition à propos de la prorogation du mandat des députés relève beaucoup d’incohérences aux yeux des observateurs  de la scène politique malienne. Soumaïla Cissé affirme que le renouvellement du mandat de l’Assemblée nationale est une violation de l’Accord politique. Cela suppose qu’il reconnaît cet accord politique. Or, il continue de clamer sur tous les toits du monde que son regroupement, le FSD, ne s’y reconnaît point. Alors, comment peut-il se référer à un texte dans lequel il ne se reconnaît pas pour penser que le gouvernement viole son contenu. Cet accord, le bon sens aurait voulu qu’il soit un non évènement pour lui et les siens. Il va jusqu’à citer un passage de cet accord : « Dans le chapitre I de l’Accord politique de gouvernance, l’article 2 alinéa 5 indique clairement que le Programme d’actions du gouvernement sera articulé autour des axes suivants: l’organisation de consultations référendaires, des élections législatives, locales et régionales dans les délais convenus lors du dialogue politique inclusif ».

Ainsi, le chef de file de l’opposition déclare que « le FSD rejette la prorogation du mandat des députés. Une deuxième raison de notre refus d’adhérer au projet est la violation flagrante de notre constitution. »

Alors, lorsqu’on refuse la prorogation du mandat dans le cas de Soumaïla Cissé (député élu à Niafounké) qu’est-ce qu’on fait ? Le bon sens aurait voulu qu’il démissionne purement et simplement de l’Assemblée nationale avec tous les députés de son regroupement. Cela aurait été une action énergique de protestation. Mais, force est de croire qu’il n’envisage pas cette option car, ses députés ne le suivront pas dans cette dynamique. Il est clair pour beaucoup que cette prorogation est une aubaine, parce qu’ils sont convaincus de ne plus remettre les pieds dans l’hémicycle pour la plupart. Faut-il rappeler que lors du vote de la première prorogation, bien qu’il se dise contre, il s’est abstenu de voter, en compagnie du feu Mody Ndiaye. La cohérence aurait voulu qu’il vote non, du moment où il se disait contre la prorogation. Quelque part, il craint de perdre son statut de député.

Dans un discours mi-figue mi-raisin, Soumaïla Cissé a développé un argumentaire à dormir débout. Pour le renouvellement du mandat des députés, le gouvernement, cette fois-ci, a manqué d’habillage juridique.

Il estime que ce n’est qu’un argument politique bancal, selon lequel « l’évaluation de la situation politique et sécuritaire du pays révèle la persistance des difficultés et contraintes qui ne permettent pas la tenue d’élections législatives régulières et transparentes. Dans ce contexte et conformément à l’Accord politique de Gouvernance, le projet de loi organique adopté proroge jusqu’au 02 mai 2020 le mandat des députés de la Vème législature afin de réunir les conditions optimales à la bonne organisation des élections. ».

Il poursuit son argumentaire en s’interrogeant sur ce que le gouvernement a fait des 6 mois de la 1re  prolongation. L’opposant pense que pendant ces 6 mois, la situation sécuritaire s’est largement dégradée.

« Dans ces conditions, quelle garantie a-t-on qu’une nouvelle prolongation du mandat des députés permettra de créer les conditions d’élections apaisées et transparentes », se demande-t-il.

Hamadoun MAIGA

Source: Azalaï-Express

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