A bâton rompu sur les antennes de Renouveau TV, Maitre Kassoum TAPO, président du MOREMA, a mis en garde les autorités de la transition contre une éventuelle prorogation de la durée de la transition en cours dans notre pays. Selon Me TAPO, le délai de 18 mois donné à la junte est un Accord de la CEDEAO et du peuple malien, pour permettre au régime actuel, qu’il qualifie au passage d’illégitime, d’organiser une élection présidentielle, pas plus.
Sur le Plateau d’un chroniqueur de ladite chaine de télé, Me TAPO n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Selon lui, l’une des recommandations de la transition était que le délai de la transition soit 18 mois.
«Ce gouvernement ne peut, en aucun cas, être permanent, puisqu’il a été mis en place par un coup d’Etat qui est anti constitutionnel. Car un gouvernement venu de cette manière, ne peut nullement gérer un pays », a-t-il dit
C’était normal, poursuit Me TAPO, qu’on leur donnât un temps, pour stabiliser le pays et organiser des élections libres et transparent.
« Et, c’est un gouvernement issu des élections que nous pouvons qualifier de légitime. Ce qui dirige notre pays aujourd’hui n’ont aucune légitimité, car ils n’ont pas été élus par le peuple. Donc il faut quitter dans cette illégitime, aller aux élections pour éviter un autre soulèvement », a-t-il expliqué.
Selon, lui, depuis le début de la transition, les deux premières tâches du gouvernement devaient être la sécurisation du pays et l’organisation des élections.
« En 2012, c’est qui a été fait. La transition ne peut, en aucun cas, parvenir à un changement. Un gouvernement de la transition, ne peut pas régler les problèmes de l’école malienne, de la sécurité alimentaire, de la santé et d’autres maux dont notre pays souffre depuis un certain temps. La transition est habilitée à organiser l’élection présidentielle, puisque c’est à travers les législatives que le président démocratiquement élu obtient sa majorité. Mais si on fait les législatives en amont ou pendant la présidentielle, il se peut que le président élu n’ait pas de majorité à l’hémicycle. Et, cela peut apporter de sérieux problèmes dans la gestion du pays », a-t-il insisté.
Pour lui, il est difficile de faire un referendum avec le peu de temps qui reste, et les autres élections à savoir : les législatives et les communales.
De son avis, toutes ces taches ne sont pas des missions de la transition. « Il ne reste que 8 mois sur les 18 mois impartis et par la communauté internationale et par les maliens, à travers les concertations nationales. Il sera très difficile de faires autres choses que la présidentielle dans ce cas », a-t-il conclu.
Me TAPO avertit ainsi que les intransigeances de la CDEAO sont brandies sur le pays tel une épée.
« Cela s’explique par le fait les chefs des différents Etats de cette organisation craignent que les autres ne lorgnent au Mali. Et puis, en aucun cas, la CEDEAO ne va jamais accepter qu’un pays de leur organisation viole une seule des lois qu’ils ont mises en place ensemble. Pourtant, notre pays ne peut pas sortir de la CEDEAO au risque de subir de graves conséquences », a-t-il averti.
Il a alerté, en effet, que si par malheur les chefs d’Etat de la CEDEAO décident de fermer les frontières et de nous susprendre de toutes les institutions financières sous régionales, dont la BCEAO, que le Mali ne va pas s’en sortir avec toutes ces autres crises qu’il subit.
« La CEDEAO ne va jamais accepter une prorogation des dates des élections. Donc que le gouvernement laisse les autres missions sur lesquelles il est en train de s’égosiller et se focalise seulement sur la présidentielle », a-t-il conseillé.
Pour finir, Me TAPO suggère aux soldats de consacrer leur temps sur la sécurisation du territoire pour qu’on aille à l’élection présidentielle. « Les autres problèmes auxquels notre pays fait face seront l’affaire d’un régime légitime », a-t-il dit.
PAR Christelle KONE
Source: Info-Matin