Vous trouverez ci-dessous l’entête du message que j’avais adressé, en juillet 2011, à l’ex Président ATT pour lui proposer le projet communautaire portant sur la solution idoine à l’insécurité de la zone sahel, en particulier au Mali.
Dr ANASSER AG RHISSA, Expert TIC, TELECOM et GOUVERNANCE
Face à l’épineux problème de l’insécurité dans la zone sahélo-saharienne, et étant ressortissant de cette zone, j’ai écrit un article portant sur ce thème et incluant une proposition de projet communautaire intégré, dénommé TIC_Secure_Sahel, de bonne gouvernance, paix, sécurité et développement durable dans cette région sahel.
Je pense que c’est bien une solution mutualisée au niveau de la région sahel appuyée par les partenaires (par exemple par des aides en équipements ou en renseignements aux forces de défense et de sécurité de cette zone) qui permettra, de façon fiable, de faire face aux menaces auxquelles fait face la zone sahélo-saharienne.
Plusieurs sites internet avaient publié cet article, qu’ils ont trouvé très intéressants, il s’agit, entre autres, de Tamtaminfo (publié le 19 mai 2011), Site-Afrique, En-Afrique, Niger Voix, Cri de Cigogne.
Je vous soumets ce projet pour en faire :
(1) une proposition, au nom du Mali, aux sept pays de la zone sahélo-saharienne et à leurs partenaires,
ou (2) que le Mali soit un des principaux meneurs sur ce projet.
Qu’en pensez-vous ?
Vous trouverez ci-dessous la description de ce projet communautaire, TIC_Secure_Sahel, sur l’insécurité de la zone sahélo-sahélienne et la solution idoine à y apporter, tel que je l’avais proposé, en 2011, aux Chefs d’Etats de la zone sahel, en particulier à son Excellence l’ex Président, ATT, du Mali.
Ce dernier m’a promis de l’appliquer au Mali et de le défendre au près des autres Chefs d’Etats de la zone sahel afin de l’adopter comme projet communautaire pour vaincre l’insécurité dans la zone sahel.
Ce qui n’a pas été fait.
Actuellement, nous cherchons des partenaires pour développer et mettre en œuvre ce projet TIC_Secure_Sahel.
Introduction
Le problème d’insécurité et sa mondialisation croissante constituent une préoccupation majeure dans tous les pays du monde. En Afrique, la zone sahélo-saharienne n’est pas en reste, en plus, elle est soumise aux impacts des facteurs climatiques.
Les sept pays composant cette zone sahélo-saharienne, appelée aussi région du sahel, qui sont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Libye, le Tchad et la Mauritanie, souffrent de cette insécurité et de ces impacts.
Une réunion, des ministres des affaires étrangères de ces sept pays, s’est achevée, mardi 16 mars 2010, à Alger. Les pays représentés ont exprimé, à cette occasion, dans un communiqué, leur détermination à faire front contre le terrorisme et à lancer un processus pour rendre la zone moins vulnérablea souligné Monsieur Abdelkader Messahel, Ministre Algérien délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, à l’issue de cette réunion. Compte-tenu de l’urgence, les ministres ont aussi souhaité l’organisation, dans les meilleurs délais, d’une conférence des chefs d’Etats sur la sécurité, la paix et le développement annoncée depuis des mois.
Cette zone mérite une attention particulière du fait de cette insécurité et des facteurs qui favorisent cette dernière. La partie désertique de cette zone, incluse dans chacun des pays de la zone, est plus soumise à cette insécurité, qui se répand sur toute cette région du sahel.
Les objectifs de cet article sont : (1) attirer l’attention sur des éléments que certains ne prennent pas assez en compte d’où la difficulté à trouver une solution idoine au problème d’insécurité dans cette zone, et (2)proposer aux pays de la zone sahélo-saharienne un projet communautaire intégré [1; 2; 3. 4] de développement, bonne gouvernance, paix et sécurité de cette région du sahel en tenant compte de la résilience (capacités d’adaptation) des acteurs face aux risques et face aux facteurs climatiques (résilience climatique).
J’ai essayé de mettre en lumière quelques éléments qui contribuent à expliquer pourquoi l’insécurité règne dans la partie désertique et quasi-désertique, plus grande partie, de cette zone sahélo-saharienne et comment arriver à trouver une solution pérenne à cette insécurité.
La partie désertique ou quasi-désertique (aridification locale) de cette zone sahélo-saharienne est victime d’une grande insécurité liée à plusieurs facteurs :
a. son étendue énorme avec une présence très limitée, non loin des villes, des forces de l’ordre et sans force de l’ordre dans le reste.
b. dominée par le désert, par suite de variations climatiques et de l’effet des activités humaines, la vie y est difficile. A part quelques rares endroits, non loin des villes, il n’y a souvent pas d’école, ni d’infirmerie.
c. s’occupant pratiquement seules de leur sort, les populations, souvent nomades ou quelques sédentaires ayant des animaux qui vont broutés non loin des villes, y vivent avec une grande difficulté de substance car l’eau et la nourriture y sont difficiles à avoir, ne parlons pas d’électricité qui est inexistante dès qu’on s’éloigne un peu des villes ou des cantons.
d. soumise aux changements climatiques (impact sur la biodiversité, déforestation, …) d’où nécessité de ressources durables et de moyens de subsistance résilients face aux changements climatiques tout en préservant et en protégeant, autant que possible, l’environnement.
e. l’éloignement des commerces et la difficulté pour avoir les moyens de transport afin d’approvisionner, en nourriture et en eau, les personnes et les animaux.
f. en somme, absence de développement et prédominance de la pauvreté sous toutes ses formes malgré les énormes ressources (pétrole, uranium, …) dont regorge cette partie désertique de la zone sahélo-saharienne. Ces ressources sont souvent inexploitées ou le sont très partiellement, cas du Niger.
Ces facteurs, qui sont liés principalement au problème de sous-développement et de pauvreté sous toutes ses formes, ont favorisé l’existence de groupes d’individus qui déstabilisent la zone par du terrorisme, des attaques et des vols d’animaux.
Exemple, au Niger, une telle insécurité sévit dans la zone Nord Tillabéry [5], où les 10 et 21 Avril 2011 dans la zone de Ouallam plus précisément à Inabagal, Tingara et Zouragan, une attaque par un tel groupe a fait d’énormes pertes en vies humaines (quatre vingt personnes mortes) et le vol d’animaux (huit cent têtes).
Ces attaques dont sont victimes les éleveurs de la zone Nord Tillabéry, ceux de la zone de Tillabéry au dessus de Tintaboraguène (situé au dessus de Dessa, Bibiyergou, Anzourou et Gaigorou), ceux au dessus de Ayourou, ceux habitant dans une partie de l’Aïr, de l’azawagh, d’agadez, etc, en sont aussi victimes.
Au Mali, la partie nord est aussi caractérisée par une telle insécurité, de même qu’au Tchad.
Afin de trouver une solution adaptée à ce problème d’insécurité qui s’étend sur toute la partie désertique de cette zone sahélo-saharienne, il convient de se poser un certain nombre de questions et d’analyser les réponses associées.
1. Qu’est-ce qui a amené tout ça ?
Principalement, les facteurs précédents, essentiellement liés au sous-développement et à la pauvreté sous toutes ses formes, et l’influence de la mondialisation de l’insécurité (présence, de plus en plus, de réseaux avec des bases dans plusieurs pays du monde, par exemple, de AL QUAIDA ou AQMI, présents dans cette zone).
Ces réseaux extérieurs instrumentalisent la problématique (sous-développement et pauvreté) pour s’installer dans la partie désertique de la région sahélo-saharienne et y agir.
2. Qui sont les victimes de cette insécurité ?
Les habitants de cette zone, qui sont :
– au Niger : haoussa, zarma, songaï, peulhs, touaregs, toubous, kanouri (béribéri et manga), arabes, gourmantchés, etc.…
– au Mali : bambara, touaregs, peulhs, arabes, songaï, dogon, malinké, bozo, bomu, sénoufo, etc.
– au Tchad : arabes, peulhs, toubous nomades (teda, daza ou goranes, zagawa), sara, kanembou, maba, naba, moussei, moundan, marba, massana, kanouri, etc.
– au Burkina : mossi, peulhs, touaregs, gourmantchés, gourounsis, sénoufos, bobos, samos, dioula, bissa, lobi, lyélé, marka, etc.
– dans les trois pays arabes limitrophes, principalement : arabes, berbères, touaregs, …
Avec la sécheresse et la quête d’une vie meilleure ou de regroupement familial, certains habitants de cette zone se déplacent d’un pays à l’autre dans la même zone ou ailleurs.
3. Qui attaquent cette zone ?
Difficile à dire avec précision mais les habitants de cette zone incriminent les bandes armées hétéroclites inconnues, certains incriminent les touaregs, d’autres incriminent les peulhs, d’autres encore incriminent des groupes formés de touaregs, de peulhs, des toubous, d’arabes, de berbères, de djerma, de haoussa, de songaï, …
4. D’où viennent-ils ?
Certains disent qu’ils viennent du Mali, d’autres disent qu’ils viennent du Niger, d’autres disent du Tchad, du Burkina, de la Libye, de l’Algérie, de la Mauritanie et, d’une façon générale, pensent qu’ils viennent de certains pays de cette zone sahélo-saharienne et/ou de l’extérieur (AL QUAIDA ou AQMI, …) mais ne savent pas trop, d’autres encore parlent de chômeurs ou de bandits qui quittent les villes des pays de cette zone ou ailleurs pour chercher à voler.
Finalement, certains habitants de cette zone s’accusent mutuellement et/ou accusent des réseaux extérieurs d’instrumentation de la problématique (sous-développement ou pauvreté) pour s’installer dans la partie désertique de la région sahélo-saharienne et y agir.
5. Quelle solution pour résoudre ce problème d’insécurité, de sous-développement et de pauvreté ?
5.1 SOLUTION GLOBALE ET PERENNE
Très difficile de donner une telle solution. Ce problème d’insécurité est le même dans toute la zone sahélo-saharienne, il convient que les autorités des pays de cette zone puissent trouver une solution pacifique, globale et pérenne, en privilégiant le dialogue inter-états et intra-états et en liaison avec l’union africaine, l’ONU, l’ALG (Autorité de développement intégré du Liptako Gourma), l’UEMOA, la CEDEAO, la BAD, les ONG, la société civile et les partenaires au développement.
Pour ce faire, la paix et l’implication de tous les pays de cette zone sahélo-saharienne (le Mali, le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie, la Libye, la Tchad et la Mauritanie) et des populations locales, vivant dans les parties victimes, sont indispensables.
Cette solution globale et pérenne doit prendre en compte le problème à la racine c’est-à-dire savoir le pourquoi (qu’est ce qui a amené tout ça ?) et trouver la solution adaptée.
Nous avons vu au début que les problèmes liés au sous-développement et à la pauvreté sous toutes ses formes constituent les facteurs clés qui ont généré cette insécurité.
Il convient donc de trouver une solution idoine à ces problèmes pour que l’insécurité trouve une solution pérenne et définitive et que les habitants de la partie désertique ou quasi-désertique de cette zone sahélo-saharienne aient leurs besoins satisfaits et puissent profiter des ressources énormes présentes dans cette zone tout en préservant et protégeant l’environnement. Ces dernières doivent être exploitées et mieux gérées. Chaque pays de cette zone doit exploiter et gérer les ressources de la partie désertique lui appartenant.
ETUDIER LA POSSIBILITE D’EXPLOITATION ET DE GESTION MUTUALISEES
Une exploitation et une gestion mutualisées peuvent avoir lieu, pour certaines ressources tout en préservant et en protégeant l’environnement, après accord des pays de cette région du sahel. Ce qui peut être intéressant, par exemple, pour le cas de la fourniture et de l’exploitation de l’énergie : comment avoir l’indépendance énergétique de cette région, éventuellement étendue aux pays voisins ?
La solution idoine à ces problèmes d’insécurité doit être trouvée et mise en œuvre, en tenant compte de tous ces éléments, par les pays de cette zone, aidés par l’union africaine, l’ONU, l’ALG (Autorité de développement intégré du Liptako Gourma), l’UEMOA, la CEDEAO, la BAD, les ONG, les populations locales et les partenaires au développement. Ces derniers ont intérêt à ce qu’une telle solution soit trouvée pour qu’une telle zone ne puisse pas attirer ou attisée une insécurité à destination des autres pays, en particulier des pays développés.
5.2 LES TIC POUR CONTRIBUER A CETTE SOLUTION
Les nouvelles technologies d’information et de communication (TIC) peuvent contribuer à cette solution dans un cadre mutualisé, par exemples :
5.2.1 aider à sécuriser cette zone par un réseau TIC communautaire. Il s’étendra sur toute la zone et supportera toutes les transactions et les communications.
5.2.2 aider à son interconnexion et son intégration dans la sous-région, dans l’Afrique et dans le monde : la désenclaver (communication intra-zone et extra-zone) et créer des transactions commerciales intra-zone et extra-zone (avec l’extérieur).
5.2.3 assurer la bonne gouvernance de cette zone en permettant d’obtenir en temps réel toutes les informations de surveillance, de renseignements et de sécurité nécessaires, une base d’intelligence stratégique peut être mise à disposition pour ce faire.
5.2.4 Supporter le développement durable de cette zone sahélo-saharienne en tenant compte de la résilience (capacité d’adaptation) des acteurs contre les risques et de la résilience climatique (contre les facteurs climatiques). Dans ce cadre, seront intéressants à faire, les liens avec (1) les programmes PANA (Programmes d’Actions Nationaux aux fins de l’Adaptation aux changements climatiques) des PMA (Pays les Moins Avancés) portant sur la résilience climatique pour l’application effective de la convention et du protocole de Kyoto sur les changements climatiques (voir le site internet [6] de la CCNUCC, Convention-Cadre des Nations Unis sur le Changement Climatique), (2) leur intégration aux planifications générales du développement contenues dans les stratégies nationales de développement durable et (3) la gouvernance pour l’adoption des moyens de subsistance résilients face aux changements climatiques.
Des informations sécurisées et contrôlées caractérisant le développement durable de cette zone et pour la diffusion d’informations sur les effets du changement climatique (données et connaissances sur son impact et son évaluation) sur cette zone seront ajoutées à la base d’intelligence stratégique précédente.
5.2.5 Véritable indépendance Energétique de la zone et de la sous-région : Pour une véritable indépendance énergétique de la zone et de la sous-région, après une étude poussée, en regardant les avantages et inconvénients, une centrale utilisant les énergies renouvelables et/ou une centrale à base du nucléaire peut (peuvent) être envisagée(s) dans cette zone en liaison avec d’autres pays de la sous-région (Maroc, Côte d’ivoire, Benin, Togo, Sénégal, …).
5.2.6 Un renforcement de capacités [1] sur la sécurité, la résilience, la bonne gouvernance, les TIC, l’informatique et les télécoms au service du développement durable sera nécessaire pour tous les acteurs.
6. Que faut-il faire de façon urgente ?
6.1. Il est urgent que chaque Etat assume la sécurité de ses parties soumises à l’insécurité en associant impérativement les populations locales. En effet, laisser à elles mêmes les populations locales risquent de s’en prendre les unes aux autres. Ce qui va provoquer d’énormes dégâts.
6.2 Une entente entre ces états de la zone sahélo-saharienne (région du sahel), dans le cadre d’un projet de développement communautaire intégré TIC-Secure-Sahel, pour le développement, la bonne gouvernance, la paix, et la SECURité de la zonE sahélo-saharienne, en utilisant les TIC, et pour mettre en œuvre la solution pérenne précédente en liaison avec l’Union Africaine, l’ONU, l’UEMOA, ALG (Autorité de développement intégré du Liptako Gourma), la CEDEAO, les ONG, la société civile dont des représentants des populations locales (qui sont directement concernés) et les partenaires au développement.
Déjà, une conférence des chefs de ces états a été projetée (date non encore connue à ce jour) sur la sécurité, la paix et le développement. Elle pourra être l’occasion de soumettre ce projet, TIC-Secure-Sahel, pour validation.
Un comité inter-état de sécurité, gouvernance et de développement communautaire est nécessaire à créer. Il s’occupera de la promotion et de la mise en œuvre de ce projet. Un responsable de ce comité doit être choisi.
Conclusion
Ne laissons pas cette zone sahélo-saharienne insécurisée à elle seule, unis et solidaires, aidons-la, aidons-nous, car tous les pays sont concernés, en particulier ceux qui ont une grande partie désertique, à trouver une solution pacifique en privilégiant le dialogue inter-états et intra-états en liaison avec l’Union Africaine, l’ONU, ALG (Autorité de développement intégré du Liptako Gourma), l’UEMOA, la CEDEAO, les ONG, la société civile dont des représentants des populations locales et les partenaires au développement.
Il est souhaitable que les sept Etats de la région sahel, directement concernés, s’approprient et fassent la promotion de ce projet communautaire intégré TIC-Secure-Sahel pour le développement, la bonne gouvernance, la paix et la sécurité de cette zone sahélo-saharienne. Il en va de l’intérêt de tous.
Pour ce projet agissant pour un futur meilleur de cette zone sahélo-saharienne et pour le bien-être collectif, la jeunesse et la société civile de ces pays, ainsi que les ONG, pourront être impliquées et aider à sa mise en œuvre.
Une contribution de Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC, TELECOM ET GOUVERNANCE
E-mail : Anasser_AgRhissa@yahoo.fr