Il faut innover en mettant sur le marché des produits accessibles au plus grand nombre et adaptés aux nouvelles habitudes de consommation

« Consommons ce que nous produisons » recommandait le slogan d’une vaste campagne en faveur de la promotion des produits agricoles transformés qui s’est déroulée la semaine dernière dans notre pays. La semaine de la promotion des produits agricoles transformés est une initiative de « Agri Pro Focus », en partenariat avec la Fédération nationale des transformateurs agro-alimentaires (FENATRA). Son objectif : donner une plus grande visibilité à nos produits agricoles transformés.

Plusieurs stratégies ont été développées lors de cette semaine, afin que le consommer local soit une réalité dans notre pays. Parallèlement à la conférence de presse, un débat télévisé a été organisé sur la question. Une caravane sillonnant différents points stratégiques de la capitale a permis aux Bamakois de mieux cerner le domaine de la transformation agricole et son apport dans le développement du pays.
Les organisateurs ont aussi initié des rencontres de prospection avec les hôtels de la place et les promoteurs des supermarchés. La transformation des produits agricoles est incontournable si nous voulons maîtriser la sécurité alimentaire dans notre pays. Il est donc nécessaire de promouvoir ce secteur, a expliqué le coordinateur de « Agri Pro Focus », Idrissa Ba, lors du lancement de la caravane. Il a aussi insisté sur le fait de manger ce que nous produisons et transformons.
En privilégiant le consommer local, souligne Idrissa Ba, non seulement nous faisons le choix de développement pour nos pays, mais aussi celui de développer les productions agricoles locales et de les valoriser en les transformant. C’est aussi et surtout le choix de créer des emplois. En effet, il est reconnu qu’en Afrique de l’Ouest, c’est dans l’agriculture et la transformation agroalimentaire que nous pouvons créer des emplois en grand nombre.
Ce n’est pas tout ! Selon le coordinateur « Agri Pro Focus », le choix de la promotion de nos produits agricoles correspond au choix d’innover en mettant sur le marché des produits accessibles au plus grand nombre et adaptés aux nouvelles habitudes de consommation.
Le directeur adjoint du Centre pour le développement du secteur agroalimentaire, (CDA), Youssouf Cissé, a noté que la promotion de cette filière est considérée comme une priorité par le gouvernement, d’où la création de sa structure en 2011. Le CDA a charge d’appuyer et promouvoir le secteur agro-alimentaire. C’est dans ce cadre, explique le directeur adjoint du centre, qu’un document de stratégie pour le développement du secteur de la transformation a été élaboré.
Le porte-parole des entreprises de transformation, Mme Halatou Dème directrice de « Danaya » céréale, a souligné que dans leur domaine, le défi reste l’accès au crédit. A côté de cet épineux problème de financement de la filière, elle a cité la problématique de l’emballage et de la promotion des produits locaux transformés.
Mme Halatou Dème a confirmé que la transformation des produits agricoles était un créneau de pourvoyeur d’emplois. Sa promotion permettra de résorber le chômage dans notre pays et donc de lutter contre la pauvreté. La filière étant un domaine majoritairement dominé par les femmes, sa promotion, explique la directrice de « Danaya », conduira à l’autonomisation de la Malienne.
Elle a donc demandé à l’Etat d’aider la filière de transformation, à promouvoir les produits locaux dans le pays. « Il faut que le consommer local prime, afin que la filière soit davantage valorisée et occupe toute sa place dans le combat du développement dans notre pays», a préconisé la directrice de « Danaya » en expliquant que la transformation des produits agricoles est une valeur ajoutée économiquement rentable pour notre pays.
Le  président de la FENATRA, Yaya Mallé, a précisé que son organisation, « Agri Pro Focus » et l’ensemble des acteurs sont persuadés que les lignes peuvent bouger afin que le slogan « Consommons ce que nous produisons » puisse s’incruster définitivement dans nos attitudes et habitudes.
M. A. TRAORE

source : L’ Essor