Ils ont appris à identifier une céréale qui se prête à la conservation, à connaître les normes et standards de construction d’un grenier ou d’un magasin et à maîtriser les techniques d’entreposage
Après un atelier sur l’accès des petits producteurs aux marchés, l’Observatoire du marché agricole (OMA), en collaboration avec l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), a organisé vendredi et samedi derniers, dans la salle de conférence de la direction des finances et du matériel du ministère du Développement rural, un atelier sur les techniques de conservation et de stockage des céréales.
La session a regroupé des agents des services techniques, des représentants des organisations professionnelles paysannes, des coopératives, associations qui commercialisent les céréales et des Ong.
Dans notre pays, les céréales sont récoltées une ou deux fois l’an et sont utilisées tout le long de l’année pour l’alimentation humaine et animale. Il s’avère donc nécessaire de les stocker et de les conserver pendant plusieurs mois, voire des années. Stockage et conservation sont des opérations post-récoltes qui consistent à entreposer un ou un ensemble de produits en un lieu en vue de les garder et les maintenir autant que possible dans leur état initial.
Diverses techniques concourent à l’obtention d’une bonne conservation des céréales. Il s’agit, entre autres, de la récolte, du battage, du séchage et de l’ensachage.
Pour réduire les pertes post-récoltes et préserver la qualité de la céréale, il convient tout d’abord de s’assurer de la maturité physiologique des grains qui doivent avoir une humidité inférieure ou égale à 25% pour le riz et le maïs et 22% pour le mil/sorgho et le fonio.
Pour bien conserver les céréales, il est recommandé d’utiliser les batteuses et une aire de battage propre bien nivelée et couverte de bâches pour éviter la contamination par des impuretés physiques tels les cailloux, les herbes et les insectes. Il faut que le séchage s’effectue sur une bâche ou dans un hangar édifié à cet effet, afin d’éviter le contact direct avec le sol qui peut être une source de contamination par des nuisibles.
La conservation des céréales exige des sacs neufs, c’est-à-dire non recyclés, et de mêmes dimensions. Les céréales sont généralement stockées en plusieurs endroits. Les structures de stockage sont fonction des besoins de stockage, mais aussi de la nature ou de la quantité et de la durée de conservation des grains.
Notre pays enregistre depuis quelques années une augmentation significative de sa production agricole, de l’ordre de 11%, grâce essentiellement à la productivité du riz due à la subvention des intrants. Pour la présente campagne, plus de 8 millions de tonnes de céréales sont attendues, dont près de 2 millions de tonnes de riz paddy. Ce qui nécessitera une conservation et un stockage adéquats des productions agricoles dans les meilleures conditions possibles, afin de faire face aux besoins de consommation des familles et du marché pour les excédents commercialisables.
LE MAINTIEN DE DEUX MONDES. Il s’avère important que les paysans ou leurs organisations maîtrisent les techniques de conservation et de stockage des céréales avant leur utilisation finale.
La maîtrise de ces techniques permettra aux petits paysans d’éviter la dépréciation de la qualité des produits conservés. Ils tireront alors profit de leurs récoltes en évitant le bradage des céréales à des moments critiques de soudure ou de prise en charge des dépenses familiales (rentrée scolaire, fêtes religieuses, soins de santé ou autres besoins fondamentaux, etc.).
L’atelier s’imposait donc avec les producteurs et ou associations/coopératives de producteurs pour les initier aux meilleures techniques de conservation et de stockage des céréales et leur garantir ainsi une plus-value monétaire. La session a entrepris de renforcer les connaissances sur les bonnes méthodes de conservation et de stockage des céréales et les bonnes méthodes de lutte contre les nuisibles (insectes, rongeurs). Il a permis aux participants de savoir identifier une céréale qui se prête à la conservation lors de la réception dans le magasin, à connaître les normes et standards de construction d’un grenier ou magasin (traditionnel ou moderne), à maîtriser les techniques d’entreposage des céréales dans les greniers ou magasins. L’atelier a également permis aux participants de mesurer l’importance du stockage, de faire la différence entre stockage et conservation, de connaître la durée de la conservation des produits en stockage et enfin d’apprendre les effets des produits chimiques utilisés dans la conservation sur la santé des consommateurs.
Les participants ont pris connaissance des deux modes de conservation et de stockage des céréales correspondant aux greniers traditionnels et aux magasins modernes. Ils ont apprécié les avantages et les inconvénients de chaque méthode.
A l’issue de la rencontre, les participants ont convenu de conserver les deux systèmes de stockage et de conservation (traditionnel et moderne) des céréales. Ils ont préconisé d’améliorer les méthodes traditionnelles de stockage et de conservation des céréales, de persuader les organisations paysannes de maintenir un contact permanent avec les services techniques pour les actions de stockage et de conservation des céréales.
La rencontre a recommandé le renforcement du système d’information et de formation des responsables des organisations paysannes au système de stockage et de conservation des produits (traditionnel et moderne). L’OMA espère que les organisations paysannes bénéficiaires de cette formation tireront le meilleur profit de leurs productions agricoles grâce aux bonnes méthodes de conservation et de stockage, en attendant des périodes favorables pour leurs ventes sur les marchés.
M. COULIBALY
source : L’ Essor