En attendant la phase préliminaire de ce projet de réorganisation territoriale à travers les consultations régionales, l’heure est de tirer la sonnette d’alarme à l’intention du Gouvernement par rapport à un climat de scepticisme qui domine dans tous les débats. Peut-on s’attendre à une opposition populaire à l’instar du projet de referendum constitutionnel avorté ?
Le projet de réorganisation du territoire national qui défraie la chronique actuellement fait l’objet d’un sujet à débattre à plusieurs niveaux de la société. Dans cette dynamique, on peut se rendre compte aisément que les avis n’évoluent pas dans le même sens. Au niveau de la classe politique, notamment de l’opposition, ce projet n’est pas et ne saurait être le bienvenu dans notre pays. Bien au contraire, il nourrit des velléités sécessionnistes. Ce même projet de réorganisation du territoire vu par le Ministre Choguel Kokala Maïga depuis le plateau d’Africable Télévision ne saurait apporter un changement positif en termes de réconciliation nationale, de vivre ensemble, de restauration de l’intégrité du territoire national ou de la stabilisation du pays. En fait, selon ce Leader politique, l’État malien ne peut se prêter au jeu qui consiste à donner à chaque tribu son territoire, sa Région ou encore sa Commune. Cela peut conduite le pays à sa propre partition. Il se demande aussi s’il ne s’agit pas ici d’une mesure de réparation des erreurs commises par le Chef de l’État qui, en se croyant à la tête d’un État normal, avait gentiment fait dos à l’Accord préliminaire de Ouagadougou pour faire face à de nouvelles démarches de négociations depuis Alger avec un Mali divisé et profondément affaibli. Des démarches qui ayant abouti à un nouvel Accord. Il ne doute pas de la bonne volonté du Gouvernement à aller vers la paix, la stabilité et la cohésion sociale, mais, à lire en filigrane les visions de Dr Choguel Kokala Maïga, c’est toujours la stratégie qui pose souvent problème chez ce Régime d’IBK. Il reste à savoir les différentes stratégies qui seront à nouveau mises à profit par le camp gouvernemental pour tenter de convaincre les partisans du « non » et les Sceptiques. Peut-on s’attendre à un bras de fer entre Gouvernants et Gouvernés à l’image de la démarche du projet de referendum constitutionnel à travers le mouvement « An tè A Bana » qui s’est soldé par le recul du Chef de l’État. En perspective, ce projet de réorganisation du territoire est en train de faire couler encore beaucoup d’encre et de salive faute d’une Politique nationale de communication cohérente et professionnelle à l’adresse de toutes les composantes du Peuple malien et de sa classe politique. Une crise de confiance profonde entre Gouvernants et Gouvernés n’est-elle pas encore en gestation ? Qui en serait à l’origine ? Et qui en les seraient les principaux perdants et gagnants ? White end se !
Mohamed BELLEM
LE COMBAT