La ministre des Affaires étrangères du Mali a estimé mercredi dans le contexte de réforme en cours des forces de défense et de sécurité qu’il était indispensable que son pays s’approprie son propre outil de sécurité, à terme et dans un espace sahélo-saharien, aux menaces multiformes et changeantes.
Invitée du journal Afrique de TV5 Monde, mercredi 7 novembre, Kamissa Camara, chef de la diplomatie malienne a insisté sur la nécessité pour les partenaires de se mobiliser autour du financement de la force conjointe du G5 Sahel, qui manque de ressources, afin d’ être pleinement opérationnelle.
Dans cette interview sur la chaine TV5 Monde Afrique qui sonne comme un premier test, la détentrice du portefeuille clé et stratégique des Affaires étrangères, admet que sa jeunesse, sa compétence sont des atouts pour mener à bien la tâche.
Interrogée sur plusieurs sujets brûlants comme l’Accord pour la Paix, les élections, le processus de DDR ou encore l’image de la diplomatie malienne, elle affirme être dans la continuité, avec ses prédécesseurs. Le dossier épineux du processus de paix, aujourd’hui confiée au nouveau ministère de la cohésion sociale, n’enlève rien a ses prérogatives de porte-voix du Mali à l’étranger ou le pays fait face à plusieurs enjeux notamment le maintien de la confiance entre les parties signataires pour atteindre les objectifs, avec en amont un régime de sanctions instituée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies et l’appui de la MINUSMA; le retour d’un plus grand nombre d’investisseurs vers la destination Mali malgré le contexte sécuritaire, mais également l’impulsion d’une diplomatie nouvelle adaptée aux nouveaux enjeux du moment, avec une large part tournée vers la diaspora malienne, dont elle se dit issue.
Quid de la crise malienne ? Kamissa Camara estime que le pays a beaucoup à offrir et de rappeler les succès économiques : producteur majeur de coton, 3e producteur d’or en Afrique, pays au potentiel agro-industriel vaste, la chef de la diplomatie veut jouer la carte de la Croissance Mali +.
Il reste la question du Centre, où les nombreux conflits intercommunautaires préoccupent. Là encore, la chef de la diplomatie se veut prudente. Pour elle, pas d’ethnicisation du conflit, mais un pastoralisme structurel complexe à gérer.
Quel bilan pourra-t-elle défendre d’ici 5 ans ? Kamissa Camara répond sans détour que si le Mali peut prendre en charge sa propre sécurité, ce serait un point important à mettre au crédit du Mali seul.
Mame Diarra DIOP
Mikado.fm