La CNAS-Faso Hèrè a tenu un point de presse le lundi 12 juin 2023, à son siège, sis à Hamdallaye. Au cours de cette rencontre, le bureau de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire a fait une déclaration contre le projet de la nouvelle constitution. Le parti condamne avec la dernière rigueur le projet illégal et illégitime du régime issu du double coup de force militaire du 18 août 2020 et du 25 mai 2021.
Cette rencontre du bureau national de CNAS-Faso Hèrè était présidée par Soumana Tangara, secrétaire général du parti. Il avait à ses côtés Mme Traoré Tièdo Bah, présidente des femmes du parti et Amadou Diawara, secrétaire général du mouvement national des jeunes de la CNAS.
Le parti de l’avant-garde militante et révolutionnaire du peuple malien, la CNAS-Faso Hèrè, a noté avec consternation, qu’en violation flagrante de la loi, les autorités actuelles ont engagé la campagne pour le oui à un soi-disant référendum dont l’illégalité absolue a été clairement démontrée par des publicistes confirmés.
“Dans un mépris total pour la capacité de discernement et de jugement de notre peuple, le régime a pensé pouvoir tromper la vigilance des forces vives de la nation par le truchement de soi-disant missions de vulgarisation d’une constitution dont les tares sont flagrantes et qu’il essaie de faire passer dans l’opinion comme étant le sésame ouvre-toi et la potion magique pour la résolution de tous les problèmes du Mali, alors que lui-même ne peut démontrer que la constitution républicaine et démocratique du 12 janvier 1992 soit à l’origine des problèmes dont souffre le Mali”, a indiqué Soumana Tangara, secrétaire général de Cnas-Faso hèrè. A l’entendre, le projet de nouvelle constitution viole les principes de la république et de la démocratie. Il signale qu’il remet en cause l’indépendance de la justice et l’unicité de celle-ci pour tous les citoyens et toutes les régions du Mali. A cet effet, Soumana Tangara mentionne que le régime de transition ne génère pas nécessairement une nouvelle constitution comme ce fut le cas en 2012/2013.
“Le retour à l’ordre constitutionnel signifie une mise en place d’un régime conforme à la constitution en vigueur au moment du coup de force militaire et n’exige nullement l’adoption préalable d’une nouvelle constitution. L’un des objectifs prioritaires et l’une des missions principales de la transition 1991/1992 clairement et explicitement consignés dans l’Acte fondamental n°1 CTSP du 31 mars 1991, était précisément de doter le Mali d’une constitution encadrant la démocratie multipartite et l’Etat de droit tels qu’exigés par le peuple malien pendant des manifestations monstres que le régime dictatorial de parti unique a essayé, mais en vain, de noyer dans un bain de sang”, a rappelé le secrétaire général du parti.
A ses dires, tel n’est pas le cas de l’actuel régime de transition. “Ni le communiqué annonçant le coup d’Etat dans la nuit du 18 au 19 aout 2020, ni le chronogramme initial annoncé, ni la charte de la transition, y compris la version révisée, ni les soit disant Assises Nationales de la Refondation n’en font mention”, s’indigne-t-il.
Le secrétaire général de Cnas déclare que la nouvelle constitution vise à consacrer l’impunité pour les acteurs des coups de forces militaires du 22 mars 2012, du 18 aout 2020 et 25 mai 2021 en violation flagrante de l’article 121 de la constitution en vigueur, faisant du coup d’Etat, un crime imprescriptible contre le peuple malien, accordant ainsi une prime au coup d’Etat et encourageant d’autres putschs dans l’avenir. Le parti de l’ancien Premier ministre Soumana Sako considère qu’il est impossible d’identifier des électeurs légaux et qu’il y aura de nombreux tripatouillages de la loi électorale modifiant souvent des dispositions prises à peine une semaine auparavant qui dénotent l’impréparation technique et organisationnelle du scrutin référendaire envisagé et tout cela ouvrent la voie à toute sorte de fraudes de bourrage des urnes. “La Cnas engage les militants et sympathisants des partis et associations dont la direction nationale a donné des consignes de vote en faveur du référendum anticonstitutionnel, démocraticide et liberticide annoncé pour le 18 juin 2023, à prendre leurs responsabilités face au peuple et à l’histoire en le boycottant”, a-t-il lancé.
Le parti décide de ne pas prendre part au référendum appelé à octroyer à notre peuple une nouvelle constitution qu’il n’a pas demandé, dont il n’a nul besoin, et qui, loin de contribuer à la résolution de la grave crise multidimensionnelle dont le Mali souffre, est grosse de risques majeurs de déstabilisation de l’ordre républicain et démocratique et de menaces sur l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la cohésion sociale.
Marie Dembélé
Source: Aujourd’hui-Mali