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PROJET DE NOUVEAU CODE ELECTORAL TAILLE SUR MESURE L’opposition sonne l’alerte

Mardi prochain, 06 septembre 2016, l’Assemblée nationale est appelée à examiner le projet de loi portant code électoral. Il s’agit plus précisément d’adopter des réformes en matière électorale.

Abdoulaye Idrissa Maiga ministre administration territoriale

Mais d’ores et déjà, ce projet concocté sans concertation est décrié par les partis politiques qui jugent que c’est taillé sur mesure par le régime en place. Un véritable recul démocratique. Raison pour laquelle, le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, a fait parvenir au Premier ministre une lettre dans laquelle il évoque les insuffisances de cette loi, tout en demandant au chef du gouvernement de retirer le texte de l’Assemblée nationale afin d’ouvrir des concertations.

«La vitalité et la maturité de la démocratie ainsi que la cohésion et la paix sociales dépendent du consensus sur ces règles du jeu. Celles-ci doivent être discutées et convenues de commun accord entre les acteurs politiques», fait comprendre Soumaïla Cissé dans sa lettre adressée au Premier ministre Modibo Keïta.

Bien que président de l’Urd, Soumaïla Cissé agit au nom de toute l’opposition républicaine dont il est le chef de file. Au vu de la composition de l’Assemblée nationale où la mouvance présidentielle a l’habitude d’user de sa majorité mécanique pour faire passer des textes de lois, il a raison d’user de cette démarche pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités, notamment en pointant du doigt les dérives de cette réforme. Il s’agit aussi attirer l’attention des amis et partenaires du Mali sur ce coup de force institutionnel qui ne dit pas son nom.

Non seulement ce texte comporte des coquilles, comme le fait remarquer Soumaïla Cissé, mais il contient plusieurs dispositions majeures en matière électorale qui doivent faire l’objet d’une concertation au niveau de la classe politique.

En effet, comme il l’écrit, ce texte : «…introduit plusieurs innovations à incidences politiques (modalités de parrainage, revue à la hausse du cautionnement, suffrage universel direct pour toutes les élections, suppléance, scrutin à des dates différentes …etc.) sans une concertation préalable avec l’opposition politique; il est muet sur certains aspects qui militent pour la transparence et l’efficacité dans les opérations de vote comme l’introduction du vote par vérification biométrique, les modalités de ramassage des documents électoraux….etc. ».

Par ailleurs, au vu du procédé utilisé par le ministre de l’Administration territoriale, connu comme un cadre du parti au pouvoir et directeur de campagne de l’actuel président de la République lors de la présidentielle passée, en 2013, il y a de quoi se poser des questions dont deux principalement : d’abord, pourquoi cette précipitation autour de réformes aussi importantes ? Ensuite, de quoi le pouvoir a-t-il peur pour tailler à sa mesure un projet de nouveau code électoral qui disqualifie des candidats potentiels en 2018, alors qu’ils étaient sur la ligne de départ en 2013 ?

De toute façon, comme précisé par le chef de l’opposition dans sa lettre adressée au chef du gouvernement : «Pour parvenir à un code électoral consensuel il est souhaitable de faire retirer par le Gouvernement le présent projet de loi et d’instruire sa relecture au plus tard dans les 15 jours au sein du cadre de concertation (majorité-opposition et ministre de l’Administration Territoriale)».

Le gouvernement se trouve donc mis devant ses responsabilités car les questions relatives aux élections sont très sensibles et parviennent à secouer des pays relativement stables, comme on l’a vu dans le passé chez des voisins et ailleurs sur le continent. Raison pour laquelle, en tenant compte de la situation délétère que connaît le pays, il n’est pas sage de vouloir faire du forcing pour ce genre de réformes.

A l’heure actuelle, la recherche de la paix et de la stabilité tant prônée par IBK doit conduire à un autre comportement politique en mesure de rassembler les fils du Mali autour de l’essentiel, au lieu de semer des actes qui permettent à des antagonismes dangereux pour la stabilité du pays de faire florès.

Si les candidatures aux élections doivent être une affaire de super riches et des privilégiés du pouvoir au détour de critères et conditions sélectifs de façon partisane, le Mali ne serait plus ce pays dont la Constitution proclame des hommes et femmes libres et égaux devant la loi, puisque cette dernière aurait été taillée sur mesure. A bon entendeur…

A.D.

 

 

Source: journallesphynxmali

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