Les associations islamiques du Mali sortent les griffes contre le projet de loi portant organisation de la liberté religieuse et de l’exercice des cultes. Elles jugent le texte restrictif et exigent purement et simplement son abandon.
«Le Haut Conseil Islamique du Mali, l’AMUPI, la LIMAMA, le Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du Mali, la Ligue des Prédicateurs du Mali, l’UNAFEM et l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA), après avoir examiné le projet de loi portant organisation de la liberté religieuse et de l’exercice des cultes au Mali que vous nous avez fait parvenir, sont arrivés à la conclusion que ledit projet, dans beaucoup de ses dispositions, est restrictif des libertés religieuses et jure avec l’exercice pacifique des cultes qu’a toujours connu notre pays. C’est pourquoi, les structures énumérées estiment non opportun ce projet et recommandent son abandon, en attendant que le pays retrouve sa stabilité et qu’une autre initiative allant dans le sens de la réaffirmation de la liberté religieuse, soit prise par les structures faîtières des organisations religieuses et votre département ».
Voilà en substance le contenu de la lettre datée du 8 janvier 2020 adressée au ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Hass Diallo, par le Haut Conseil Islamique sous la plume de son secrétaire général, Mamadou Diamoutani. Cette correspondance a été enregistrée au courrier d’arrivée du département en charge des Affaires religieuses, sous le n° 0030 du 8 janvier 2020.
Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux et réalisée par Dambé TV, un responsable religieux demande au ministre Thierno Hass Diallo de déchirer ce projet de loi et de le mettre dans la poubelle. Il met en garde le ministre des Affaires religieuses et du Culte contre tout dépôt de ce texte sur la table de l’Assemblée nationale. Un message clair qui ne tombera pas dans les oreilles d’un sourd. Dans la situation actuelle du pays, le gouvernement du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta se gardera bien d’engager un bras de fer avec les associations islamiques du pays, lesquelles sont aujourd’hui en mesure de mobiliser les rues pour en imposer aux pouvoirs publics.
Chiaka Doumbia
Source : Le challenger