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Projet d’appui à la compétitivité économique malienne : LE FONDS VIENT D’ÊTRE DÉBLOQUÉ

Les Etats, tout comme les entreprises privées, confrontés à la concurrence locale ou étrangère, élaborent des stratégies à moyen et long termes pour y faire face. Les secteurs d’activités priorisés à cet effet et qui sont fonction du niveau de vulnérabilité du pays, diffèrent  d’un Etat à un autre. Pour sa part, le Mali avait, au sortir de la grave crise institutionnelle, politique et sécuritaire dont les effets sont encore perceptibles, misé sur la relance économique à travers, notamment le renforcement de sa compétitivité économique en vue d’endiguer les méfaits de cette crise et surtout de booster les investissements privés.

Les économistes soutiennent que les investissements sont intimement liés au niveau de compétitivité de l’économie de chaque pays. «Une faible compétitivité de l’économie d’un pays n’incitera pas les entreprises étrangères à placer des centres de production ou de recherche dans le pays. Par ailleurs, cette faible compétitivité fragilisera les entreprises nationales, leur faisant perdre des parts de marché par rapport aux concurrents étrangers. Au bout du compte, ceci diminuera la production par travailleur et l’emploi total au sein du pays (et donc augmentera le taux de chômage», affirment-ils.

Afin de prévenir de tels scénarios, de renforcer la compétitivité du secteur privé et la résilience de l’économie nationale face aux chocs endogènes et exogènes, le gouvernement a sollicité et obtenu de la Banque africaine de développement (BAD) un don de 8,44 milliards de Fcfa, dont une participation de 832,5 millions de Fcfa de l’Etat malien. Le protocole d’accord, qui symbolise la mise à disposition de ce fonds destiné au financement du Projet d’appui à la compétitivité économique malienne (PACEM), a été signé mardi 4 septembre. La cérémonie, organisée à l’hôtel des finances, était présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé.

Pour une durée d’exécution de quatre ans, le PACEM contribuera à l’amélioration de la compétitivité économique à travers l’assainissement du cadre des investissements et l’appui au secteur privé. A ce titre, ce financement du Fonds africain de développement (guichet de prêt à taux concessionnels de la Banque africaine de développement), cadre bien avec le CREDD 2016-2018 (Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable).

Le PACEM s’inscrit aussi dans la suite logique du PAGE (Projet d’appui à la gouvernance économique). «Le PACEM est un appui institutionnel qui fait suite au Projet d’appui à la gouvernance économique (PAGE) ayant connu une mise en œuvre réussie dont les retombées sont aujourd’hui appréciables sur le secteur de l’économie et des finances publiques», a souligné le ministre de l’Economie et des Finances, intervenant après le paraphe du protocole d’accord.

Rappelons que le PAGE qui s’étalait sur un calendrier initial de 48 mois (1er août 2013 au 30 juin 2017), était aussi un projet institutionnel de la BAD. Il s’inscrivait dans le cadre d’un effort concerté et urgent de la communauté internationale, destiné à rétablir la légitimité de l’Etat et à favoriser la reprise économique. Le PAGE avait pour objectif de faire face à «une succession de crises, qui ont engendré un dysfonctionnent profond de l’administration publique et  affecté fortement la performance du secteur privé malien conduisant à d’importantes pertes d’emplois et baisses de revenus».

Comme le PAGE, le PACEM est aussi un appui institutionnel nécessaire, et dont l’approbation confirme l’excellence des relations entre le Mali et l’institution commune dédiée au développement socioéconomique du continent africain. «Ce geste traduit, encore une fois, la ferme volonté de la Banque à appuyer les autorités maliennes dans ses efforts de développement économique et social du pays », a soutenu Dr Boubou Cissé, en rappelant que le montant de ce présent projet s’ajoute à un portefeuille actif de 337,1 milliards de Fcfa, que la BAD injecte dans le développement du Mali, à travers des projets dans les domaines du développement rural, de l’énergie, de l’eau, de l’assainissement, des infrastructures routières, de la gouvernance.

Cheick M. TRAORÉ

 

L’Essor

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