La hausse des prix des denrées de première nécessité constitue, de nos jours, une préoccupation majeure pour les chefs de famille et les ménagères. Dans notre pays, depuis quelques temps, les prix de certains produits de première nécessité ont pris l’ascenseur et tardent à revenir à la normale. L’on se souvient, face à la flambée des prix de certains produits de grande consommation, le Front populaire contre la vie chère (FPCVC) avait organisé le 10 juillet dernier un sit-in au Monument de la paix «contre la souffrance des populations à cause de l’augmentation des prix des denrées alimentaires».
Le Conseil national de Transition (CNT) avait également interpellé le gouvernement, le 1er juillet 2021, pour s’expliquer sur la situation. Nonobstant ces interpellations et quelques mesures prises par le gouvernement, les Maliens se plaignent toujours de la flambée des prix et de la cherté de la vie.
«Le kg de la viande avec os était vendu à 2.200 Fcfa et celui sans os à 2.500 Fcfa. Mais depuis plusieurs mois, nous achetons la viande avec os à 2.800 Fcfa et celle sans os à 3.300 Fcfa. Quand tu enlèves cette somme du prix de condiment combien reste pour l’achat des autres condiments ? Le bidon d’huile de 5 litres qu’on achetait entre 4.000, 4.250 Fcfa est cédé à 6.000 Fcfa. Il est temps que les autorités agissent. Car, c’est tout le monde qui se plaint», fustige la ménagère Penda Keïta.
Face à cette situation, les autorités ne pouvaient pas rester indifférentes. Pour atténuer les effets de la flambée des prix des produits de première nécessité, le conseil des ministres du mercredi dernier a décidé de subventionner certains produits de grande consommation, notamment le riz, le sucre et l’huile alimentaire. D’après le communiqué du Conseil, cette subvention se traduira par la réduction de la base taxable de 50% sur l’importation de : 300 mille tonnes de riz, 60 mille tonnes de sucre, 30 mille tonnes d’huile alimentaire. Pour certains de nos compatriotes, cette décision vient à point nommé.
«Il était temps que le gouvernement prenne une décision. On espère que cette subvention-là va faire baisser les prix. Car, ce n’est souvent pas le cas», estime Ibrahim Traoré, un maître d’école. «Si le gouvernement a pris cette décision, on ne peut que le remercier. Car, faut-il le rappeler, la vie reste chère.
La Covid-19 a fait que beaucoup de personnes ont perdu leur emploi. Si dans cette condition, les citoyens doivent faire face à la vie chère, ce n’est pas chose facile. On espère que très bientôt, on verra l’effet de la subvention sur les prix», s’exclame la présidente de l’Association des consommateurs du Mali qui juge cette décision salutaire. «S’il y a une subvention en vue d’atténuer les effets de la flambée des prix des produits de première nécessité, on ne peut que s’en réjouir, remercier le gouvernement et l’encourager à tenir compte du pouvoir d’achat des citoyens», se réjouit Mariam Diarra. La présidente du Front populaire contre la vie chère, elle, se montre prudente.
«À chaque fois qu’on commence à subventionner, les prix baissent quelques jours avant de grimper», déplore Mme Mariam Koné. Elle suggère la mise en place du comité de veille pour le respect des prix subventionnés.
Aminata Dindi SISSOKO
Source : L’ESSOR