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Violences sexuelles liées au conflit : De gros efforts de réparation pour les victimes

Mesurer l’ampleur des violences sexuelles dans les situations de conflit et les situations précaires pose de nombreux problèmes méthodologiques et éthiques. Bien que l’expression «violences sexuelles liées au conflit», soit pratiquement synonyme de viol, la violence sexuelle peut prendre plusieurs formes pendant et après les conflits, c’est ainsi qu’en avril 2019, le Conseil de sécurité des Nations unies a reconnu dans sa résolution 2467, la nécessité d’avoir une approche axée sur les survivantes en vue d’informer toutes les mesures visant à prévenir et traiter des violences sexuelles liées aux conflits (VSC).

Ce constat a été partagé par les participants à la table ronde sur le statut et les opportunités de réparation pour les survivants et survivantes de violences sexuelles liées au conflit au Mali qui se tient, depuis hier à Bamako. La cérémonie a regroupé différents partenaires dont la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), le Global Survivors Fund (Fonds mondial pour les survivants), le Lawyers Without Broders (avocats sans frontières), les réseaux de survivants et les représentants d’organisations de la société civile.

Cette rencontre de deux jours permettra un échange entre les différentes parties prenantes. Elle s’inscrit de manière spécifique dans l’examen de la portée des violences sexuelles, les obstacles et les opportunités dans l’octroi de réparations afin d’accompagner les victimes. Il s’agira aussi de faire une analyse statistique afin de remédier aux maux auxquels sont confrontées les victimes de ces violences.

Le président du CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, a affirmé que cette table ronde est une initiative extrêmement importante pour sa structure qui évolue dans le domaine de la réconciliation et dans la quête de la paix, car une prise de conscience de la dimension genre représente beaucoup dans la mission de la CVJR, avec une implication importante des femmes au niveau de leurs antennes. Celles-ci sont les premières a souffrir de cette violence sexuelle. Sur la base des données statistiques, on estime à 8.129 les femmes victimes de ces violences. Il a aussi ajouté qu’une insuffisance de prise de conscience globale malgré bien que des associations luttent dans le domaine et faisant un travail remarquable sur le terrain fait en sorte que ce sujet n’est pas assez porté à hauteur de souhait.

«Cette initiative vient à son heure, au moment où la politique de réparation a été adopté par le gouvernement», a souligné le président du CVJR.Il Maria Gold, responsable de l’étude faite au Mali, a relevé qu’un grand nombre de femmes et d’hommes ont été victimes des violences sexuelles dans notre pays.

«Nous savons également que cela a touché des enfants très jeunes, mais àcause de tabous sociaux et de la stigmatisation, l’on parle moins de ces crimes innommables», a-t-elle expliqué.Cependant, la mise en œuvre des réparations administratives dans ce contexte post-conflit n’est pas une tâche facile, mais elle est réalisable et abordable, en plus des défis habituels pour obtenir des réparations efficaces pour les victimes. à en croire la consultante, il existe d’autres problèmes spécifiques qui affectent la portée de ces réparations pour les survivants et survivantes des violences liées au conflit.

Il s’agit de la stigmatisation sociale, des problèmes d’accès… c’est parce que ce sujet mérite une attention particulière que le fond, mondial pour les survivantes a été créer avec pour mission d’améliorer l’accès aux réparations à travers le monde.Aristide Nononsi, directeur pays d’Avocats Sans Frontières, s’est dit réconforter d’être, à travers cette table ronde avec les partenaires, dans le combat de la reconnaissance des droits des victimes de ces violences et dans la prise en compte de leurs besoins spécifiques.

La représentante du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargée de l’Accord pour la paix et la Réconciliation, Mme Sangaré Bintou, a contextualisé l’état dans lequel se situe le Mali.Et de dire que ce projet vient à point nommé pour appuyer les actions déjà entreprises avec le constat d’une recrudescence sans précédent, notamment dans certaines régions. Selon elle, les victimes souffrent en silence pour des raisons socioculturelles.

Elle a également salué les efforts des Nations unies pour la création des centres de prise en charge des victimes à Bamako et àMopti pour la prise en charge gratuite des victimes en termes de soins de santé et de suivi psychosociale.Mme Sangaré Bintou a sait savoir que les conclusions de cette table ronde serviront à consolider les efforts du gouvernement en matière de réparation.

Bintou SOW

Source : L’ESSOR

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