Parmi les 352 ex-combattants des groupes armés présents dans la région de Mopti et concernés par le processus Démobilisation-Désarmement-Réinsertion (DDR) spécial dont la première phase a pris fin le 26 novembre 2019, il n’y a aucun élément du groupe armé Dan Na Ambassagou, dirigé par Youssouf Toloba. C’est du moins ce que le président de la coordination de la branche armée et celle politique dudit mouvement, Mamadou Goudienkilé, nous a confié par téléphone.
Dans une interview exclusive accordée à votre journal préféré ‘’Ziré-Hebdo’’, le 16 juillet 2019, le porte-parole du groupe armé Dan Na Ambassagou, Marcelin Guenguéré, expliquait : «Nous sommes des milliers de combattants qui sommes dans cette disposition de pré-cantonnement et nous avons été les premiers.»Mais aujourd’hui, la plupart de ces éléments, sous le commandement de Youssouf Toloba, sont actifs sur le terrain, selon Mamadou Goudienkilé.
Toutefois, il a précisé que parmi les 352 ex-combattants désarmés dans la région de Mopti dans le cadre du processus Démobilisation-Désarmement-Réinsertion (DDR), aucun élément de Dan Na Ambassagou n’y figure. Cette position a été confirmée par la Primature dans un communiqué publié le 27 novembre 2019. « La fin de cette phase DDR intervient au moment où dans la région de Mopti, plusieurs milices d’auto-défense opèrent dans un contexte d’insécurité grandissante. Parmi ces milices, le groupe ‘’Dana-Amassagou’’. Ce dernier n’a pas souhaité participer à cette phase de DDR spécial. Selon ses responsables, leur intégration est conditionnée à la présence de l’armée malienne dans cette partie du pays pour sécuriser les populations et les biens »,peut-on lire dans ledit communiqué.
Selon le président de la coordination de Dan Na Ambassagou, Mamadou Goudienkilé, il n’est pas question d’abandonner les populations dans l’insécurité pour des questions de DDR. « Notre priorité, c’est la protection de l’ensemble des communautés du pays dogon. Tant que l’armée malienne ne reprend pas toutes nos positions pour assurer la protection des populations et leurs biens, il n’est pas question pour nous de déposer nos armes »,nous a-t-il confié par téléphone.
A la question de savoir si réellement des éléments de Dan Na Ambassagou se trouvent actuellement cantonnés, Mamadou Goudienkilé nous répond : «Depuis le 27 septembre 2019, nous avons signé un cessez-le-feu unilatéral qui avait effectivement permis à nos éléments de rendre les armes pour être cantonnés. Mais aujourd’hui avec la recrudescence de l’insécurité, ils ont repris les armes afin de continuer de protéger les populations contre les assaillants. Il y a juste une semaine, le poste de Ouo dans la commune de Mandoli entre Bandiagara et Bankass a été attaqué et deux gendarmes ont été tués. Nous sommes intervenus aux côtés de l’armée malienne pour récupérer le poste. Après un renfort est venu pour emporter les deux corps et les autres éléments qui y étaient déployés. Jusqu’à aujourd’hui (le 28 novembre 2019), aucun militaire n’est revenu dans la zone. Donc, ce sont nos éléments qui protègent les populations. Si nous aussi, nous déposons nos armes pour le DDR, qui va protéger ces populations ? »,a-t-il déclaré.
Le président de la coordination du mouvement armé Dan Na Ambassagou a également précisé : «Dan Na Ambassagou n’est pas un ennemi du Mali ou un adversaire de l’armée malienne. Il est plutôt un partenaire de l’armée et contribue à la protection des personnes et leurs biens avec la même armée ou sans elle partout où le besoin se fait sentir et au prix du sang. Je tiens aussi à préciser que nous faisons tout cela dans la légalité et avec les moyens du bord.»
Ousmane BALLO
Source : Ziré