Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah a rencontré, hier au gouvernorat du district de Bamako, les chefs de circonscription administrative, les élus locaux et les chefs de village, de fraction et de quartier pour échanger sur les préoccupations nationales et locales, le processus de décentralisation et le dialogue politique inclusif.
C’était en présence du gouverneur du district, Babahamane Maïga et du maire de Bamako, Adama Sangaré.
Après avoir présenté le district de Bamako, qui compte environ trois millions d’habitants, Babahamane Maïga a montré toute son indignation face l’incivisme dans la capitale, source de plusieurs maux.
Selon Babahamane Maïga, à Bamako, le transfert des services déconcentrés sous l’autorité du gouverneur de district n’est pas effectif, ajoutant que c’est dans cette ville qu’on voit certains départements qui ne se limitent plus à la conception de politiques.
Mais, a-t-il poursuivi, ces départements interviennent directement dans l’exécution concurrençant ainsi les autorités intermédiaires et mêmes les autorités de proximité. «Nous sommes décidés, avec le maire du district, les maires des six communes, les chefs de quartiers à aller au-delà du constat avec abnégation, pédagogie à amener les différentes autorités supérieures à nous permettre de sortir de cette cacophonie. Nous ne saurons douter de votre appui constant pour permettre de savoir effectivement qui est compétent pour quoi et qui doit faire quoi à Bamako», a espéré le représentant de l’Etat.
Dans ses mots introductifs, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a rappelé que le gouvernement qui est issu de la signature de l’Accord politique de gouvernance s’est engagé sur un problème essentiel qui est la conduite dans les prochains jours, dans les prochaines semaines d’un débat politique inclusif dont les résultats sont destinés au seul chef de l’Etat qui en est le garant dans son exécution.
Selon Boubacar Alpha Bah, le chef de l’Etat a, dans sa lettre de mission adressée au Premier ministre, insisté sur la consolidation l’Etat de droit, tout en combattant avec détermination la corruption qui gangrène notre société ; sur l’amélioration des conditions de travail du personnel de la justice afin d’assurer sa saine distribution.
Un autre point important de la lettre de mission, d’après le ministre, porte sur l’accélération du transfert concomitant des compétences et des ressources aux collectivités locales pour soutenir leur développement.
«Si je suis là ce matin, c’est de parler de l’administration, de sa responsabilité, mais également des collectivités territoriales», a-t-il précisé, revenant sur les périmètres des pouvoirs des différents acteurs.
Il s’agit de ceux, a détaillé le chef du département en charge de la décentralisation, des acteurs étatiques qui ont la charge des circonscriptions administratives, des élus locaux qui sont responsables des collectivités territoriales ainsi que les chefs de village, de quartier et de fraction qui sont les représentants de l’administration auprès de leurs communautés et les représentants de celles-ci auprès des pouvoirs publics.
«Nous avons la destinée de notre peuple et des textes sont là pour que nous puissions gérer de manière neutre, de manière juste, de manière équitable », a-t-il insisté.
Pour le ministre, les enjeux sont importants, affirmant que dans les jours à venir, il sera question du dialogue politique. Parce que le gouvernement estime, a-t-il expliqué, au plus haut niveau, qu’il nous faut dans nos différences réunir un consensus solide pour tracer un chemin optimal de sortie de crise définitive.
A ce sujet, il a informé que le chef de l’Etat a pris des initiatives pour écrire non seulement aux signataires de l’Accord politique, mais à tous ceux qui n’ont pas signé le document pour leur demander leurs préoccupations afin que cela soit versé dans le débat. Ce, a poursuivi le ministre Bah, pour que le peuple malien, dans sa globalité, se prononce en vue des réformes qui permettent d’aller à la modernisation, à la stabilisation du pays et à la paix.
Outre l’administration qu’il faudra renforcer, a-t-il préconisé, il est important pour l’Etat central et les collectivités territoriales de réfléchir sur la bonne gouvernance avec les moyens dont ils disposent.
Au cours de cette rencontre, les participants ont suivi plusieurs exposés, à savoir : «Défis et perspectives de l’Administration territoriale» ; «Stratégie d’opérationnalisation du transfert des services techniques déconcentrés de l’Etat aux collectivités territoriales» ; «Préparation du dialogue politique inclusif». «Futur visage du district de Bamako» et «Constat en matière d’état-civil», sont les autres thèmes présentés lors de la réunion.
Bembablin DOUMBIA
Source: L’Essor- Mali