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Procès Gbagbo : la défense accuse la France d’avoir porté Ouattara au pouvoir

Au troisième jour du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l’humanité » commis suite à la présidentielle de novembre 2010, la parole était à la défense. Mais en guise de plaidoirie, c’est plutôt un réquisitoire qu’ont proposé les avocats de Laurent Gbagbo. D’abord contre les rebelles, « l’armée du nord qui a laissé un sillon de sang » sur son passage, selon Me Emmanuel Altit, puis contre le président Alassane Ouattara, accusé d’avoir « pris le pouvoir par la force ».

laurent gbagbo cpi

Enfin, contre la France, qui aurait conduit en « sous-main » la chute de Laurent Gbagbo, et le Burkina Faso, «bras armé de la France en Afrique de l’Ouest » et sans lequel « les Forces nouvelles n’auraient pu être aussi puissantes ». Les avocats de l’ex-président veulent faire de l’affaire ivoirienne « un conflit international». Ils ont évoqué « une campagne de recrutement de mercenaires » lancée au Burkina Faso début décembre 2010, au début de la crise, et affirmé qu’« une noria d’avions militaires français a livré des armes lourdes » aux partisans d’Alassane Ouattara en février et mars 2011, « malgré l’embargo de l’ONU ».

Ce sont « les forces spéciales françaises », a asséné Me Altit, qui ont organisé l’offensive de mars 2011, « nettoyé le terrain pour les forces pro-Ouattara » et qui ont permis l’arrestation de Laurent Gbagbo et ses proches à la présidence, le 11 avril 2011. L’avocat a reproché au procureur de ne compter, parmi ses 138 témoins – qui déposeront à partir de mercredi –, aucun militaire ou civil français.
Pour la défense, Laurent Gbagbo ne visait pas des civils

Selon l’accusation, Laurent Gbagbo aurait fomenté, avec ses proches, un plan pour conserver le pouvoir, y compris par des crimes. Un plan dont la défense réfute l’existence, mettant en doute l’authenticité de l’une des pièces clés de l’accusation : le registre des visites à la présidence, et qui sera sans aucun doute beaucoup évoqué lors de ce procès.

Pendant quatre heures, les avocats ont donc tenté de démontrer que les forces de Laurent Gbagbo n’ont jamais ciblé « des civils pro-Ouattara », comme l’affirme l’accusation, mais qu’elles combattaient une rébellion, des combattants et que dès lors, il ne s’agissait pas de crimes contre l’humanité. Dans le box des accusés, Laurent Gbagbo est resté attentif à la plaidoirie, souriant parfois, approuvant souvent. Mais l’ex-chef d’Etat n’a pas pris la parole, comme l’attendaient ses quelques partisans encore présents à la cour.

Laurent Gbagbo est le premier ancien chef d’Etat poursuivi par la CPI. Son procès, qui doit durer entre trois et quatre ans, est un test pour la juridiction internationale, entrée en fonction en 2003.

Source: lemonde

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