Après neuf jours de comparution devant le tribunal militaire de Ouagadougou puis délocalisé dans la salle des banquets de Ouaga 2000, l’ancien patron des services secrets burkinabè et ex- bras droit de l’ancien président Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré, continue de nier la paternité de la tentative de déstabilisation du pouvoir de la transition le 16 septembre 2015.
Un adjudant du nom de Jean- Florent Nion avait présenté, lors d’un témoignage en juillet, le général comme le cerveau du putsch manqué : « Le 16 septembre, j’étais dans la salle de repos lorsque j’ai été réveillé par l’adjudant-chef Éloi Badiel et le sergent-chef Roger Koussoubé, qui m’ont informé que le général a instruit de faire un coup d’État ce jour. Face à la gravité de l’information, j’ai demandé à voir directement le Général », avait-il déclaré.
À la barre, le Général dit voir simplement pris la responsabilité morale des événements pour ne pas laisser le pouvoir aux mains des sous-officiers et plonger ainsi le pays dans le chaos. En réponse à la problématique de la partie civile sur le véritable cerveau du coup d’Etat manqué, le général Gilbert Diendéré dira : « Ce n’est pas à moi de dire qui est commanditaire, mais à l’instruction menée depuis trois ans ».
Pour Maria Kanyili, membre de l’équipe d’avocats du général Diendéré, si jusque-là la paternité du coup d’État n’a pu être établie, c’est bien par ce qu’il n’a pas été planifié. La défense de l’accusé estime que le 16 septembre, ce n’est qu’un mouvement d’humeur du régiment de sécurité présidentielle qui a dégénéré. Mais une autre problématique du parquet reste de savoir pourquoi la déclaration de prise de pouvoir a été portée par le Conseil national pour la démocratie (CND), l’organe politique des putschistes, plutôt que l’armée ? A suivre !
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays