Dans le procès de l’ex putschiste de Kati, Amadou Aya Sanogo et de sa bande, accusé d’« enlèvement, assassinat et complicité d’assassinat… » dans l’affaire de l’exécution sommaire d’une vingtaine de militaires (bérets rouges), en avril 2012 (à Diago), l’on s’achemine vers le classement de ce dossier de crime de sang. L’Etat et les parties civiles ont opté pour un arrangement. Ce qui provoque l’ire de nombreux citoyens et des organisations de défense des droits de l’homme dont la CNDH (Commission nationale des droits de l’homme). Eux tous dénoncent cet arrangement et disent Non à l’impunité.
En effet, cet arrangement pour enterrer ce dossier d’Amadou Aya Sanogo et de ses quinze coaccusés en dehors d’un procès provoque une grosse colère des organisations des droits de l’homme. Dans ce cadre la CNDH a vivement réagit à travers un communiqué de presse dans lequel l’association a exprimé ses inquiétudes.
Ainsi, tout en se réjouissant de la reprise du procès d’Amadou Haya Sanogo et co-accusés, le 11 mars dernier, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a exprimé sa préoccupation par rapport à la lutte contre l’impunité, singulièrement des crimes de viols, des disparitions forcées, des actes de torture qui constituent de graves violations des droits de l’Homme : « en se fondant sur les instruments juridiques nationaux et internationaux ratifiés par le Mali, notamment la Constitution du 25 février 1992, la Charte de la Transition du 1er octobre 2020, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples », a indiqué la CNDH.
En outre, la CNDH rappelle que la loi d’entente nationale en son article 4 soustrait expressément de son champ d’application : « … les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les viols, les conventions internationales et africaines relatives aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire et tout autre crime réputé imprescriptible ».
Enfin, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH recommande à l’Etat d’inscrire la lutte contre l’impunité au cœur des préoccupations ; invite l’Etat au respect du droit à la justice et le droit fondamental de tout justiciable à un procès juste et équitable ; Et l’exhorte au respect des droits de toutes les victimes et leurs ayants droit à une réparation à hauteur des préjudices. Pour la CNDH, la protection des droits humains est une responsabilité partagée.
Cette sortie de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) vient rappeler que depuis l’éclatement de la crise en 2012, de nombreuses violation graves des droits humains sont et resteront probablement frappées du sceau de l’impunité. C’est l’amer constat fait par la Commission d’enquête internationale pour le Mali dont l’Onu a publié le rapport, le 29 janvier 2021, sept mois après sa remise.
Mémé Sanogo
La liste des victimes
- Sous Lt Aboubacar Kola Cissé
- Sgt Chef Youba Diarra
- 2ème classe Kabinè Keïta
- 2ème classe Mama dit Bakoroba Kane
- 1ère classe Abdoul Karim Keïte
- 1ère classe Yeba Traoré
- 1ère classe Samba
- 1ère classe Pakole Sagara
- 2ème classe Baba Lamine Doumbia
- 2ème classe Cléné Niaré
- Bourama Niaré
- 2ème classe Bréhima Coulibaly
- 2ème classe Ibrim Maïga
- 2ème classe Aliou Bongana Maïga
- 1ère classe Ba Mory Diarra
- 2ème classe Youssouf Bamba
- 2ème classe Baba Lamine Kalouchi
- 1ère classe Mamadou Dembélé
- 1ère classe Aboubacar Poudiougou
- 2ème classe Adama Bakayoko
- 2ème classe Bouillée Diallo
Source: Journal l’Aube- Mali