Du 6 au 7 février s’est tenu un atelier de renforcement des capacités pour la protection des enfants victimes de l’exploitation sexuelle. C’était à la Maison de la femme en Commune V du district de Bamako.
Au total ils étaient une quarantaine de participants composés de magistrats, de policiers et de travailleurs sociaux à bénéficier de cet atelier de formation. L’ONG BNCE-Mali et son partenaire technique et financier Ecpat-Luxembourg se sont donné pour mission de sensibiliser les acteurs de la protection sur la prise en charge psychosociale et judiciaire des enfants victimes d’exploitation sexuelle.
Mme Massitan Touré, représentante du maire de la Commune V du district de Bamako, a salué la tenue de cet atelier. Elle a rappelé que le Mali traverse des moments douloureux de son histoire et toutes les formes de violences sont courantes. Au nom de Michel Dembélé, coordonnateur de BNCE-Mali, Mme Ndiaye Anna, a remercié la direction de la promotion de la femme et de l’enfant pour son soutien inconditionnel à sa structure.
Elle a saisi l’occasion pour interpeller les autorités présentes à faire appliquer la loi contre d’éventuels prédateurs qui troublent la quiétude des jeunes filles maliennes. Au même moment une doléance a été adressée aux maires invités à prendre des mesures contre les bars et maquis qui favorisent l’exploitation sexuellement les enfants à des fins commerciales.
Le chargé de programme de BNCE-Mali a rappelé que l’exploitation des enfants est un phénomène qui prend l’ampleur au Mali. En effet, une étude réalisée en 2014 par Ecpat-Luxembourg a révélé que sur un échantillon de 1472 enfants ayant répondu au questionnaire général, 28,2 % ont été identifiés comme l’une des trois formes d’exploitation à des fins commerciales retenues pour l’étude ; à savoir : la prostitution des enfants, le tourisme sexuel impliquant les enfants et leur traite à des fins commerciales.
Selon les conférenciers, l’exploitation des enfants à des fins commerciales s’inscrit comme une problématique sociétale au-delà d’un projet de développement. C’est un sujet tabou dont l’omerta contribue chaque jour à passer sous silence cette pratique honteuse.
Rappelons que l’atelier était animé par plusieurs personnalités spécialisées dans la protection de l’enfant parmi lesquels le procureur du Tribunal pour enfant, le coordonnateur de Samu social, la Brigade des mœurs ainsi que des psychologues. Les participants ont exprimé leur satisfaction à la fin des travaux en remerciant les initiateurs de ce projet et ont promis de mettre en pratique tout ce qu’ils ont appris durant cet atelier.
Par ailleurs, ils ont émis le vœu de voir d’autres actions se multiplier en faveur des couches défavorables au Mali.
Yaou Kawélé
Source: L’Indicateur du Renouveau