Il n’en fallait pas plus pour que de pseudos analystes et spécialistes de la spéculation en tout genre fassent le parallèle avec la situation qui prévaut au Mali. En effet, certains esprits fatalistes y voient un avertissement pour notre pays, où les forces étrangères sont engagées depuis 2013 pour la lutte contre le terrorisme et dont le départ est de plus en plus réclamé par une frange majoritaire des populations maliennes. Selon ces oiseaux de mauvais augure, à l’image de l’Afghanistan, si ces forces étrangères quittent le Mali, les terroristes étendront leur emprise sur notre pays et viendront prendre le pouvoir à Bamako. Et place à un califat dans le Sahel. Comme on le dit : comparaison n’est pas raison. Cette lecture est trop simpliste et manque de réalisme. Ce n’est ni plus ni moins qu’une vaine tentative de légitimer la présence des forces étrangères et qui peinent à atteindre les résultats escomptés sur notre sol.
Les deux situations sont totalement différentes. En Afghanistan, une grande partie des populations épousent l’idéologie des Talibans. D’ailleurs, elles considéraient les forces occidentales comme des forces d’occupation. Mieux, il y a 20 ans, les Talibans étaient au pouvoir dans le pays de l’ancien Président Hamid Karzaï. Ils ont appris à gouverner un pays. Cette réalité est loin d’être pareille au Mali. Dans notre pays, toutes les localités qui sont sous le contrôle des djihadistes, les populations les considèrent comme des forces d’occupation. Elles bénéficient de leur adhésion grâce à l’abandon de ces zones par l’Etat et à la puissance des armes. Certes, les statistiques estiment notre pays à 90% de musulmans, mais le Mali est loin d’être une terre où les populations pratiquent l’islamisme violent. Nous sommes un pays laïc où les musulmans vivent en parfaite symbiose avec leurs frères chrétiens et d’autres croyances. C’est une affabulation grotesque ; un discours qui plaît beaucoup à l’Occident, mais dénudé de toute réalité.
D’ailleurs, après le coup d’Eclat de Konna, quel est le succès militaire réalisé sur le terrain par des forces étrangères dans le cadre de la lutte antiterroriste au Mali ? En effet, depuis l’arrivée des forces onusienne dans notre pays, il est difficile de leur attribuer un haut fait d’armes. Ils sont abonnés à compter les attaques terroristes récurrentes contre leurs positions et celles des FAMa. La Minusma est même considérée comme la mission la plus dangereuse dans l’histoire des opérations de maintien de la paix de l’ONU, avec plus de 220 morts en 2020. Malgré leur présence massive au Mali, avec plus de 13 000 hommes, l’insécurité a gagné tout le territoire malien. Les attaques terroristes ont déménagé du nord au centre et au sud du pays. Aucun citoyen ne se sent en sécurité sur aucune partie du territoire malien. Quel est donc l’impact de ces forces étrangères dans la lutte contre le terrorisme si ce n’est l’enlisement de la crise malienne ? Des Maliens, à l’image du président du PARENA, Tiébilé Drame, qui soutiennent cette lecture fantaisiste de la communauté internationale sont dans d’autres agendas. Ce qui nous reste à faire, c’est d’avoir confiance en notre armée et de s’unir autour de notre pays pour éviter ce cynique destin prémonitoire que certains souhaitent à notre pays.
Youssouf Diallo
Source: lettre du peuple
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Prise du pouvoir par les Talibans en Afghanistan : Qui veut légitimer l’immobilisme des forces étrangères au Mali ?
Par Bamada.net
22/08/2021
Depuis la semaine dernière, l’emprise des Talibans sur l’Afghanistan est manifeste. Ce week-end, ils étaient aux portes de la capitale, devenue totalement sous leur contrôle depuis ce lundi 16 août. Le pays est donc sous administration des forces obscurantistes.