Apparemment, les Aigles ne sont pas satisfaits de l’arrêté ministériel qui a institué les primes des sportifs de haut niveau et à leur encadrement technique. C’est le moins que l’on puisse dire après la demande de révision des primes adressée au ministre des Sports il y a quelques jours par le manager général de l’équipe, Fousseïny Diawara. Selon une source proche du Département de tutelle, les Aigles demandent désormais une prime de sélection d’un million de F cfa (au lieu de 500.000F cfa), contre 3 millions de F cfa pour les victoires à l’extérieur (au lieu de 2 millions de F cfa). Pour les matches nuls à l’extérieur, les protégés d’Alain Giresse souhaitent percevoir 1,5 million de F cfa et rien lorsque l’équipe se fait accrocher à domicile.
Les Aigles veulent également percevoir les primes le plus tôt possible, c’est-à-dire dès la fin des matches et aussitôt après leur arrivée sur le lieu de stage. Ainsi, ils suggèrent que les primes de victoire à domicile soient versées «tout de suite après le match», tandis que le délai de paiement des primes de sélection est fixé «à 48h après l’arrivée des joueurs sur le lieu de stage». La même source précise que les protégés d’Alain Giresse ont promis de «communiquer prochainement au ministre des Sports» le montant des primes de qualification pour la CAN et la Coupe du monde. Ces primes avaient été déterminées au mois de mars, mais selon toute vraisemblance les Aigles veulent une augmentation.
Curieusement, remarque notre source, aucune mention n’est faite du manque d’équipements dénoncé il y a quelques semaines par le manager général des Aigles, Fousseïny Diawara. On s’en souvient, le 9 octobre dernier, les joueurs de la sélection nationale avaient menacé de boycotter le match amical Mali-Burkina Faso (4-1 pour les Aigles) pour protester «contre le non paiement des primes et le manque d’équipements», expliquera Fousseïny Diawara sur les antennes d’une radio française. C’est seulement quelques heures avant le coup d’envoi de la rencontre qu’un accord a été trouvé entre les joueurs et l’émissaire du ministre des Sports arrivé la veille à Paris.
On apprendra plus tard que le capitaine Adama Tamboura et ses coéquipiers ont perçu leurs primes dans l’après-midi et que c’est seulement après leur passage à la caisse que les joueurs ont quitté l’hôtel, direction le stade de l’Aube à Troyes. L’affaire a défrayé la chronique pendant plusieurs jours au point de faire oublier la belle prestation des protégés d’Alain Giresse contre les Etalons du Faso (4-1 dont un doublé et deux passes décisives de Bakary Sako). Nombre de supporters ont critiqué l’attitude des joueurs notamment l’ultimatum que ces derniers ont lancé au ministère des Sports et les déclarations du manager général Fousseïny Diawara.
Cette fois le capitaine Adama Tamboura et ses coéquipiers n’ont brandi aucune menace de boycott, mais la demande d’augmentation des primes risque de passer mal cinq mois seulement après l’entrée en vigueur de l’arrêté ministériel. Cela est d’autant plus vrai que les Aigles ont déjà indiqué qu’ils feront de nouvelles propositions sur les primes de la CAN et de la Coupe du monde.
S. B. TOUNKARA
source : Essor