Il ressort des études des services météorologiques que, cette année, notre pays enregistrera des excédents pluviométriques qui entraineront des risques d’inondations sur la période de juin-septembre 2017. Les autorités, paysans et éleveurs sont, à cet effet, prévenus par rapport aux dispositions à prendre pour se soustraire aux risques.
Selon les prévisions établies, des quantités pluviométriques des services météo du Mali, pour la période de juin à août 2017, sera caractérisée par des excédents pluviométriques dans, notamment, les Régions de Ségou, Mopti, Gao et Ménaka, le Nord de Kayes et Koulikoro, le Sud de Tombouctou, Taoudénit et Kidal, l’Extrême nord de Sikasso et le District de Bamako. Dans le reste du pays, elles seront moyennes.
Quant à la période de juillet à septembre 2017, des excédents pluviométriques seront enregistrés dans les Régions de Ségou, Mopti, Gao et Ménaka, le Nord de Kayes, Koulikoro et Sikasso, le Sud de Tombouctou, Taoudénit et Kidal et le District de Bamako. Ces précipitations seront moyennes sur le reste du pays.
Caractéristiques agro-météorologiques
La saison sera précoce sur la moitié Sud du pays et normale dans le Nord du pays. Sa fin sera tardive à l’Est, précoce au Centre et à l’Ouest du pays et normale dans le Nord du pays.
Les séquences sèches de début de saison seront plus longues dans la moitié Sud du pays (de 10 à 12 jours) et normales dans le Nord (8 jours et plus). Les séquences sèches de fin de saison seront courtes, en moyenne 6-7 jours, dans la moitié Sud du pays et normale dans le Nord du pays.
Risques probables
Selon les mêmes services, des risques importants d’inondations sont à noter dans le Sud et le Centre du pays. Ils seront liés aux fortes précipitations pluviométriques et au remplissage des plans d’eau sur lesquels il risquera aussi d’avoir des accidents liés à l’intensité des orages prévus.
A ces risques s’ajoutent ceux modérés de maladies, ceux élevés d’impacts de foudre dans les zones à concentration des centrales hydro- électriques.
Il y aura également des «risques élevés de paludisme, choléra, dengue, parasites, diarrhée, la fièvre de la vallée du Rift pour les animaux … ».
Dans la partie Ouest du pays, des risques modérés de sécheresse seront enregistrés en début de saison.
Des recommandations spécifiques aux Agriculteurs
Il est recommandé aux Agriculteurs d’utiliser des calendriers prévisionnels contenant des dates pour les semis précoces, d’investir davantage dans les semences des variétés améliorées à cycle moyen et résistantes à la sécheresse aussi bien pour les cultures vivrières que pour les cultures de rente, de privilégier les techniques culturales favorisant l’économie de l’eau du sol et d’éviter les apports supplémentaires d’engrais, notamment azote, pendant la période d’installation des cultures et celles à risques de sécheresse.
Les Agriculteurs sont avertis à promouvoir l’Agroforesterie, à planifier et prendre les dispositions requises pour le recourt à des irrigations d’appoint, à assurer une bonne gestion et un usage efficient des ressources en eau.
Aussi, ils doivent interagir avec les Techniciens de la météorologie nationale et des services d’Agriculture et d’Hydrologie pour des informations agro-hydro-météorologiques et des conseils sur les variétés et techniques à utiliser, semer le maïs et le sorgho dans les champs qui peuvent garder l’humidité pendant plusieurs jours sans être inondés, privilégier les champs de bas-fonds pour les cultures qui aiment l’eau (riz pluvial).
Pour finir, ils doivent prendre des dispositions pour éviter ou minimiser les dégâts d’éventuelles inondations sur les cultures, renforcer la vigilance contre les adventices et les ravageurs des cultures (criquets, chenilles mineuses et autres insectes nuisibles) et ne pas baisser la garde vis-à-vis d’éventuelles fortes pluies pour minimiser les risques de dégâts matériels et les pertes en vies humaines et animales.
Des recommandations aux éleveurs
Les éleveurs sont invités à veiller à éviter aux animaux les risques de noyade et à prévenir les épizooties à germes préférant de bonnes conditions humides.
Réduction des risques de catastrophes
Concernant l’Elevage, les éleveurs sont appelés à prendre leurs dispositions pour éviter ou réduire les dégâts et pertes liés aux éventuels cas d’inondations, renforcer la collaboration avec les services de la météorologie et d’hydraulique pour une meilleure prévision des impacts et renforcer les capacités d’invention des équipes. Enfin, ils doivent améliorer la coordination des réponses en collaboration avec les agences humanitaires spécialisées, les ONG, …
Sur le plan énergétique
Les services de météorologie conseillent d’améliorer la production d’électricité, de surveiller les stocks d’eau pour éviter les ruptures de barrage et de renforcer la collaboration avec eux sur la base des prévisions météorologiques et de foudre (trajectoire, impacts et densité), à travers le programme national d’ensemencement des nuages.
Pour une bonne santé
Il est recommandé de pré-positionner les stocks de moustiquaires, d’antipaludéens, de chlore/produits traitant l’eau, de suivre la qualité de l’eau et d’assurer l’assainissement, le drainage et le curage des caniveaux. Ensuite, il faudra mettre en place des bulletins de risques sur les maladies climato-sensibles, puis renforcer les capacités des structures de santé et, enfin, opérationnaliser le CNSC.
Toutefois, les services de météo Mali précisent que les prévisions ci-dessus indiquées sont susceptibles d’évolution au cours de la saison des pluies. Par conséquent, il est fortement recommandé de suivre les programmes de mise à jour qui seront faites en juin, juillet, août ….
Cyril ADOHOUN
Par L’Observatoire