Le nouveau président de la Transition du Mali, le colonel major à la retraite Bah N’daw a prêté serment ce vendredi 25 septembre 2020. Il s’est engagé à mener à bon port cette période. Pour cela, il appelle les Maliens à la remobilisation.
Le colonel major à la retraite, Bah N’daw, président de la Transition au Mali a prêté serment le vendredi 25 septembre 2020. Il s’est félicité du choix sa modeste personne pour présider cette transition, et exprime toute ma gratitude. «Je suis honoré par son geste et je voudrais lui dire ici que je me battrai de toutes mes forces pour mériter sa confiance. Il me plait, solennellement, de dire à haute et intelligible voix, que je serai toujours disponible pour servir le Mali. Servir le Mali est un privilège et cela doit être un honneur pour chacune de nous, pour chacun de nous.
Malgré les poids des ans, malgré le confort de la retraite, je ne pouvais me soustraire à l’appel du devoir. Je ne pouvais hésiter un seul instant à sortir de mon champ pour venir, moi aussi comme beaucoup d’autres avant moi, à la rescousse de ce pays », a déclaré le nouveau président. Soutenant que le Mali lui a tout donné, il se heureux d’être son esclave soumis, prêt à tout pour qu’il renoue avec la pleine légalité constitutionnelle, avec des autorités élues, des représentants légitimes. «Je n’ai pas d’autre mission. Je n’ai pas d’autre prétention. Il s’agit pour moi et il doit s’agir pour chacune et chacun, d’apporter sa petite contribution, sa petite pierre à la consolidation de l’édifice national. Car la maison commune est ébranlée, affaiblie, humiliée. Elle tremble dans ses fondements depuis au moins une décennie. Oui, il ne faut pas avoir peur des mots : le Mali est ébranlé, piétiné, humilié. Ebranlé, Affaibli, humilié par ses propres enfants, par nous-mêmes, par personne d’autre que nous-mêmes », a-t-il martelé.
Le président de la Transition souligne que nous ne pouvons continuer, de manière incantatoire, à garder la tête dans le sable et à répéter sans chercher à empêcher le naufrage, à nous convaincre que le navire pourrait tanguer mais qu’il ne chavirerait jamais. A son avis, il peut chavirer et il chavirera si nous continuons à le faire tanguer. C’est pourquoi, il appelle à la remobilisation. « Il faut qu’au cours de cette transition, nous nous donnions la main, que nous réfléchissions profondément ensemble pour reconstruire notre démocratie, laquelle avait été jadis, une vitrine admirée.
Nous devons tirer toutes les leçons de notre vécu immédiat, de notre histoire récente. Nous devons pouvoir identifier quelles ont été et quelles sont encore les forces et les faiblesses de notre parcours, quelles sont les opportunités que nous devons tirer de la transition en cours et quelles sont les menaces qu’il nous incombe d’enrayer », a indiqué le président de la Transition. Mais, il souligne qu’une transition ne saurait tout faire. A son avis, elle doit se donner des priorités. « Les nôtres ont été débattues, validées et consignées dans la Charte nationale de la Transition issue des journées de concertation des 10, 11 et 12 septembre dernier. C’est cette charte qui constituera mon bréviaire et si je dois donner ma vie pour que la transition soit menée à bon port, je n’hésiterai pas une seconde. Je suis prêt au sacrifice, prêt au sacrifice suprême pour que le Mali redevienne le Mali de nos rêves et de nos potentialités.
Ma plus grande satisfaction résidera dans la passation de témoin au futur président de la République élu, élu proprement et élu indiscutablement », a confié Bah N’daw. Pour cela, il est d’avis qu’il faudra sans délai mener une réflexion profonde sur les tares de nos processus électoraux et ce, à l’effet de nous doter de bons textes, de bonnes pratiques, de solides contre-pouvoirs, car ce sont ceux-là, la force de toute démocratie.
Adou FAYE
LEJECOM