À la faveur d’une conférence de presse qu’ils ont animée le vendredi 8 janvier dernier, les avocats des accusés dans l’affaire dite de « déstabilisation de la transition » ont tenté de blanchir leurs clients. C’était à la Maison de la Presse, en présence d’un parterre d’hommes de medias.
Les accusés sont : Vital Robert Diop, Directeur général de la société PMU-Mali ; Aguibou MackyTall, Directeur général adjoint de l’Agence de Gestion du Fonds d’accès Universel (AGEFAU) ; Souleymane Kanssaye, Receveur général du Trésor ; Sékou Traoré, Secrétaire général de la Présidence de la République et Mohamed Youssouf Bathily dit « Ras Bath ». Ils sont arrêtés par les services de renseignement maliens pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Ils auraient mobilisé plus de 200 millions de francs CFA (300 000 euros), pour financer des actions de contestation d’associations et de syndicats.
Face à une procédure qu’ils jugent arbitraire, les avocats des prévenus réclament la libération, pure et simple, de leurs clients tout en évoquant la possibilité de saisir la Cour de justice de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Au même moment, Dr Boubou Cissé, ancien Premier ministre se trouve aussi menacé. Il est cité pour avoir entrepris des actes de nature subversive tendant à jeter le discrédit sur les actions des autorités de la transition.
Selon son conseil, maître KassoumTapo, des hommes armés et cagoulés se sont introduits à son domicile fin décembre en son absence. « Boubou Cissé a fait l’objet d’une tentative d’agression », déclare-t-il. Il ajoute : « Il n’a jamais reçu une convocation ; je suis formel, ni du procureur, ni de la gendarmerie, ni du juge d’instruction, donc il n’est pas en fuite, c’est sa vie qui est en danger ».
Pour l’avocat français, Marcel Céccaldi, il s’agit d’une « cabale politique » contre son client, Dr Boubou Cissé, ancien Premier ministre et trouve que le dossier dit de ‘’tentative de déstabilisation des institutions’’ concernant son client est vide et est insoutenable dans un État de droit. Il martèle : « D’ailleurs, nous en avons eu la preuve lorsque Tapo et moi avions rencontrés à la Maison d’arrêt de Bamako, l’ensemble des commis en examen, ils ne se connaissent pas. Et quand vous voyez que sont incarcérés deux fonctionnaires d’État, qui sont à l’évidence, des fonctionnaires de qualité, leTrésorier Payeur Général du district et le Receveur du district que personne ne connaît ; ils ne connaissent pas les autres, les autres ne les connaissent pas, vous-vous dites qu’un vent mauvais souffle sur la justice du Mali ».
En bloc, il affirme que son client est disposé à être entendu par la justice malienne mais à condition que « les conditions d’une enquête juste et équitable soient clairement établies ».
Adama Coulibaly
Source: Nouveau Réveil