Le CICB a servi de cadre pour l’audience solennelle d’installation et de prestation de serment des membres de la Cour Suprême, suivie de la séance plénière de prestation de serment des membres de la Cour Constitutionnelle hier, lundi 10 août 2020. Une prestation de serment en l’absence de tous les membres de l’ancienne Cour.
La cérémonie est présidée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, Chef de l’État, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature en présence de l’Honorable Moussa Timbiné, Président de l’Assemblée Nationale et les membres du Gouvernement restreint. À cette cérémonie, les élus de la Nation, les représentants de la Famille judiciaire, le Corps diplomatique et plusieurs autres personnalités, dont l’ancien Président nigérian M. Goodluck Jonathan, Médiateur de la CEDEAO y étaient.
Cependant, le grand absent de cette cérémonie reste les membres de l’ancienne Cour avec à sa tête, Manassa Danioko qui avait bien averti dans un recours gracieux : “Avant l’expiration du mandat, il ne peut être mis fin à titre temporaire ou définitif aux fonctions des membres de la Cour Constitutionnelle que dans les formes prévues pour leur nomination et après avis conforme de la Cour statuant à la majorité des 2/3 de ses membres ‘’
Il n’est plus nécessaire de rappeler le contexte dans lequel se trouve notre pays, le Mali : Mauvaise gouvernance, détournement des deniers publics, corruption, insécurité sont entre autres faits qui caractérisent la gouvernance d’IBK ayant pour corolaire, l’extrême pauvreté dont sont victimes les Maliens aujourd’hui. En plus de ces maux, est venue se greffer la crise sociopolitique née des élections législatives d’avril et mai dernier. Ces élections dont les résultats ont été proclamés par la Cour Constitutionnelle sont la goutte d’eau, mais surtout l’élément déclencheur qui parmi tant d’autres cités plus haut, ont conduit le Mali dans la crise qu’il traverse actuellement avec la contestation populaire du Président IBK à qui on demande la démission illico presto.
En abrogeant la Cour Constitutionnelle, IBK a cru avoir fait le plus dur sans compter la remontrance de la dame de fer, Manassa Danioko et les autres.
L’absence de la présidente Manassa est porteuse d’un message, car les anciens membres avaient bien rappelé à l’ordre dans leur recours gracieux. Conformément à l’article 37 de la Constitution, IBk a violé la loi fondamentale. Selon cet article pour avoir juré de “respecter et de faire respecter la constitution et la loi ‘’, IBK vient de violer en abrogeant le décret nommant les membres de la cour qui ne relève pas de ses compétences. D’où, Dame Manassa et ses deux conseillers téméraires trouvent judicieux de qualifier de “haute trahison’’.
“En rompant l’ordre constitutionnel, vous rompez la légitimité qui garantit votre propre mandat et celui des membres des autres institutions de la république’’, ont averti les membres restants de l’ancienne Cour.
Au regard de la détermination de cette dame qui ne voudrait pas être sacrifiée aussi facilement, IBK vient d’ouvrir un autre front. Désormais, Manassa et ses amis deviendront les grains de sable dans les chaussures d’IBK. Il n’est pas exclu que celle-ci puisse sortir des dossiers explosifs sur la nation.
Bourama Kéïta
LE COMBAT