Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Presse Privée Malienne : Pléthore Et Médiocrité

À la faveur de la démocratisation du pays, la presse malienne est devenue l’une des plus prolifiques de la sous-région. Aux pionniers qu’étaient Les Échos, Aurore, La Roue  et Nouvel Horizon sont venus s’ajouter des dizaines de titres qu’il serait fastidieux de citer ici. Si certains titres comme Le Républicain ou  Les Échos sont relativement des journaux dont la qualité des textes et des analyses est appréciable, il n’en va pas de même pour la majorité de la presse privée qui étale des carences notoires.

 adam thiamLa presse privée malienne est caractérisée par la médiocrité des textes. Certains articles sont truffés de fautes que ne commettrait pas un bon élève de 9ème année. La raison est que très peu de nos collègues sont des professionnels. En effet, la crise de l’emploi a jeté beaucoup de jeunes gens dans la voie du journalisme sans aucune formation de base, avec, très souvent, un niveau en Français des plus médiocres. Ainsi, la plupart des journaux étalent dans leurs colonnes des chapelets de fautes qui sont loin d’être de simples coquilles.

 

À cela s’ajoute naturellement un traitement de l’information qui révèle le manque de professionnalisme et de rigueur de la plupart de nos collègues. En effet, les journaux privés ont, de façon générale, cette fâcheuse tendance à mettre à la une de gros titres dont les développements sont toujours décevants car ne comportant, très souvent, aucune profondeur d’analyse. Certains textes sont à peine plus élaborés que les ragots de grin.

 

Il y a pourtant pire. La presse privée étale, à longueur de journée, des textes qui ne sont ni plus ni moins que des violations de toutes les règles de déontologie en la matière. Des faits divers ou des affaires en cours dans les tribunaux sont rapportés et assortis de jugements qui culpabilisent des personnes que la justice n’a pas encore condamnées. Des gens sont traités de voleurs, de malfrats, d’assassins et d’autres noms dégradants, en violation de la règle élémentaire de la présomption d’innocence. De nombreux journaux pourraient ainsi être traduits en justice si les personnes visées et leurs conseils étaient plus regardants sur ce qui est écrit quotidiennement dans la presse.

 

Le plus gros problème de la presse privée malienne est qu’elle est entièrement préoccupée par la question : combien d’exemplaires allons-nous vendre ce jour ? Cette question existentielle fait basculer dans le sensationnalisme qui est aux antipodes de l’information véritable. Il n’y a, malheureusement, aucun espoir à court terme de voir la presse privée du Mali s’améliorer. Les journalistes, qui ne reçoivent que des pécules à la place des salaires et qui se battent pour « couvrir » des événements où ils exigent des « frais de déplacement », ne sont pas outillés pour faire sortir la presse privée malienne de l’ornière.

 

Il faut espérer que la mise en place de la future Haute Autorité de la Communication (HAC) en lieu et place du Conseil supérieur de la communication (CSC), dotera le monde de la presse malienne de textes réglementaires pour réorganiser le secteur.

 

 

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct