A Madagascar, où près de 97 % des bureaux de vote ont été analysés par la Commission électorale, Hery Rajaonarimampianina est toujours en tête de l’élection présidentielle. Le candidat soutenu par le président de la transition Andry Rajoelina totalise 53,45 % des voix, contre 46,55 % pour son rival, Robinson Jean Louis, candidat soutenu par l’ancien président Marc Ravalomanana. Robinson Jean Louis, dénonce toujours des « fraudes massives » et lundi soir, pendant près de deux heures, il a exposé ses arguments, en direct à la télévision.
Dans la salle de conférence d’un grand hôtel transformée en plateau de télévision, Robinson Jean Louis est entouré de personnalités politiques. Tous donnent des exemples de fraudes qu’ils ont constatés pendant ce second tour de la présidentielle, preuves à l’appui. Selon eux, il y a eu des électeurs fantômes, des bulletins de vote préremplis, des listes électorales truquées ou encre des pressions de la part de certaines autorités locales.
« Sur 119 districts, il y a 117 cas qui sont litigieux. On en a les preuves », répond Robinson Jean Louis, quand on lui demande si, au-delà de ces exemples précis, il est possible de quantifier cette fraude à l’échelle nationale.
Ces preuves, il va les envoyer à la Cour électorale spéciale (CES) ce mardi. Robinson Jean Louis doit y déposer trois requêtes pour fraudes. Il demande une vérification générale des bulletins de vote, pour prouver l’existence éventuelle de faux bulletins à grande échelle, et la disqualification de Hery Rajaonarimampianina, au motif qu’il serait l’initiateur de ces fraudes. Il demande en outre l’annulation du résultat du deuxième tour pour cause de fraudes massives.
Pour Robinson Jean Louis, sans ces fraudes, il aurait eu 56 % des voix. Alors, compte-t-il s’autoproclamer président, si les résultats le donnent perdant ? « Attendons, ce que dira la Cour électorale spéciale », répond le candidat à la présidentielle.
Source : RFI