Relayée, par les réseaux sociaux, la visite du président d’honneur du parti ADP-Maliba, vendredi dernier, aux Maliens du Foyer de la Rue Bara, à Paris, marque les premiers pas de ce candidat atypique, dans la course à la présidentielle de juillet prochain.
Il est l’homme d’affaires malien le plus connu, à l’intérieur comme à l’extérieur de son pays. Président-directeur général de Wassoul’Or, seule mine d’or industrielle exploitée par un Malien et président de PETROMA INC (Hydrogène), Mr Aliou Boubacar Diallo n’a pas encore annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de juillet prochain. Ni officieusement, ni officiellement.
Mais sa visite, vendredi dernier, aux Maliens du Foyer de la Rue Bara, à Paris, semble lever tout équivoque sur sa candidature.
Un candidat pas comme les autres
Fondateur et président d’honneur du parti ADP-Maliba, membre de l’opposition qui dispose de 9 députés à l’Assemblée nationale, 8 maires et 250 conseillers communaux, Aliou Boubacar Diallo a, au cours de ses rencontres avec les Maliens de France, échangé avec ses concitoyens de la diaspora sur la situation actuelle de leur pays. Notamment, la crise multiforme qui menace l’existence même du pays ; mais aussi, sur sa gouvernance.
Au cours de leurs entretiens avec le président d’honneur de l’ADP-Maliba, les Maliens de France sollicitent, non seulement, un changement de cap dans la gestion du pays ; mais aussi, un changement de la classe politique qui, 25 ans durant, à érigé la corruption, le népotisme et le détournement impuni du dénier public en mode de gouvernance.
Mieux, certains ont souhaité voir le richissime homme d’affaires briguer, en juillet prochain, la magistrature suprême du pays.
L’appel à la paix
Natif de Kayes et fils de cheminot, Aliou Boubacar Diallo est détenteur d’un D.E.U.G, option Economie, obtenu à la Faculté des Sciences Economiques, Juridiques et Politiques de Tunis ; mais aussi, d’une maîtrise en Economie et Gestion Financière, de l’Université de Picardie, en France.
Seul Malien, exploitant une mine d’or à l’échelle industrielle, Aliou Boubacar Diallo est, depuis 2006, le président de PETROMA INC, la première société, au Mali, spécialisée dans la recherche du pétrole et du gaz.
Lors de l’envahissement des régions du nord, par les Groupes armés, et au lendemain du putsch militaire du 22 mars 2012 qui a mis fin au régime d’ATT, Aliou Boubacar Diallo s’est adressé, à travers les réseaux sociaux et les médias maliens, aux différents belligérants. Afin de ramener la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.
Dans son « appel à la paix », il proposait, aux protagonistes, un partage équitable des exploitations minières sur l’ensemble des régions du Mali. Et invite les protagonistes à se retrouver à Genève, en Suisse. Une initiative saluée et appuyée par les populations maliennes et la diaspora à travers la signature d’une pétition en ligne. Qui a enregistré des millions de signatures.
Retrait de sa candidature en 2013 : les raisons
Ce n’est pas la première fois que le président-directeur général de Wassoul’or tente de briguer la magistrature suprême dans son pays.
A la faveur de l’élection présidentielle de 2013, il était le candidat du parti politique, qu’il venait de lancer : ADP-Maliba.
Mais il en avait été dissuadé par le Chérif de Nioro, dont il serait proche, voire très proche.
Soutenant, à l’époque, la candidature d’IBK, ce dernier lui aurait conseillé de mettre sa candidature sous le boisseau. Et de soutenir IBK. Financièrement. Et matériellement.
La suite, on la connaît.
Candidat du RPM (Rassemblement Pour le Mali), IBK a été élu avec un score inédit de 77 %, face à son challenger d’alors, Mr Soumaïla Cissé.
Proche du chérif de Nioro
En cinq ans, ou presque, de « règne », IBK n’a jamais accordé la moindre audience au PDG de Wassoul’or.
Pire, dans une interview accordée à la presse malienne, il accuse, ouvertement, le fils d’IBK, Karim Keïta, d’avoir « comploté » avec ses concurrents pour le spolier de son entreprise.
Conséquence : l’ADP-Maliba claque, avec fracas, la porte de la majorité présidentielle. Et, comme si cela ne suffisait pas, le « Saint homme » de Nioro coupe les ponts avec le Chef de l’Etat pour n’avoir pas « honoré ses promesses de campagne ».
En dépit des visites répétées d’IBK à Nioro et des nombreux cadeaux qu’il lui avait fait parvenir, « Bouyé » – comme l’appellent ses proches – reste droit dans ses babouches : pas question de renouveler sa confiance à IBK.
C’est dans ce contexte marqué, d’une part, par l’impopularité d’IBK et, d’autre part, par le discrédit des leaders politiques issus de la révolution de mars 1991, que le richissime homme d’affaires malien s’apprêterait à annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de juillet prochain.
Pour les Maliens de l’intérieur, comme pour ceux de l’extérieur, Aliou Boubacar Diallo pourrait créer la surprise, en juillet prochain.
Comme le fût le cas d’un certain Patrice Talon, président de la République du Bénin.
Hommes d’affaires prospère, il a surfé sur l’impopularité de la classe politique. Avant de remporter, haut la main, l’élection présidentielle .
Oumar Babi / Canarddechaine.com
Le Canard Déchaîné