Une personne est morte et plusieurs ont été blessées lors de manifestations de l’opposition à deux semaines de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, où une mission diplomatique ouest-africaine a appelé pouvoir et opposants à faire des “efforts considérables”.
“Il y a eu un mort (…) et une dizaine de blessés graves” à Bounoua (60 km à l’est d’Abidjan), ex-fief de l’ancienne première dame Simone Gbagbo, a affirmé à l’AFP Jean-Paul Améthier, maire (opposition) de cette ville, accusant les forces de l’ordre d’en être responsable.
Les manifestants, jeunes pour la plupart, avaient bloqué la route qui relie Abidjan au Ghana pour “respecter le mot d’ordre de boycott” de l’opposition, a poursuivi le maire. Ils ont été dispersés par les forces de l’ordre. “La situation est revenue au calme en début d’après-midi”, selon le maire.
A Abidjan, des échauffourées ont eu lieu dans la matinée entre les forces de l’ordre et des étudiants en grève qui manifestaient à l’appel du puissant syndicat Fesci, proche de l’opposition, pour protester contre des frais scolaires et universitaires, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les étudiants ont incendié un bus et deux voitures dans le quartier de Riviera 2.
Des incidents ont aussi eu lieu à Dabou (50 km d’Abidjan) Divo (200 km d’Abidjan) et à Yamoussoukro, selon des témoins et une source sécuritaire.
– “Reconsidérer le boycott” –
Ces nouvelles violences surviennent après qu’au moins deux personnes sont mortes ce week-end dans des affrontements intercommunautaires liés à la situation politique à Bongouanou (200 km au nord d’Abidjan), fief d’un des candidats de l’opposition, Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo.
L’opposition a appelé le 15 octobre ses militants à boycotter les opérations électorales et la campagne, en affirmant ne pas être “concernée” par le “processus électoral”. L’opposition n’a toutefois pas encore retiré formellement ses candidats pour le scrutin présidentiel du 31 octobre.
Laissant planer le doute sur un boycott de l’élection depuis des semaines, elle demande une réforme du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale indépendante, “inféodés” au pouvoir selon elle.
Une mission diplomatique de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a rencontré dimanche et lundi le pouvoir et l’opposition, “a exhorté candidats et les partis politiques à faire des efforts considérables pour parvenir à un accord concernant l’élection”.
Dirigée par la ministre ghanéenne des Affaires étrangères Shirley Botchway, la délégation de la Cédéao, en mission à Abidjan pour la deuxième fois en une semaine, a aussi “exhorté les candidats (d’opposition) à reconsidérer sérieusement leur décision de boycotter l’élection et l’appel à leurs partisans à se lancer dans la désobéissance civile pour protester contre le processus électoral”.
Source: AFP