La Cour constitutionnelle a proclamé, hier mercredi, la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 29 juillet. C’était au siège de l’institution, à l’ACI 2000, sous la présidence du président, Mme Manassa DANIOKO, en présence des huit autres sages, de certains candidats ou mandataires.
Avant de lire l’arrêt de la Cour constitutionnelle portant liste définitive des candidats à l’élection du président de la République du 29 juillet 2018, Mme Manassa DANIOKO quelque mis au point. Elle a précisé que la proclamation de la liste définitive est différente de celle provisoire faite le 30 juin et qui a semé la panique, chez certains citoyens.
« Nous avons été surpris d’entendre des mots de panique venant d’éminents juristes qui doivent savoir, du moins, ce que veut dire une liste provisoire et une liste définitive. Provisoire veut dire qu’elle est susceptible d’être revue. Des gens du barreau ont parlé de rétractation, nous ne sommes pas dans le domaine de la rétractation, ce n’est ni la matière ni le lieu », a précisé Mme le président de la Cour Constitutionnelle.
Elle a appelé les auteurs desdits propos à éviter ces erreurs pour ne pas mettre les populations dans les difficultés qui n’ont aucune raison d’être.
« La Cour a voulu faire comprendre à tout un chacun quel est son rôle. C’est un rôle d’apaisement, un rôle qui consiste à dire aux citoyens ce qu’ils peuvent faire, ce qu’ils ne doivent pas faire. La Constitution étant la base de tout ça, nous avons même fait des fascicules à l’occasion pour que chacun sache ce qu’il doit avoir comme information en allant au vote. J’avoue que j’ai été un peu mal à l’aise de voir que ces fascicules n’ont pas été pris en compte », a déploré Mme le président de la Cour constitutionnelle, avant de déclarer : ‘’nous devons apprendre à lire parce que la fonction à laquelle nous aspirons, c’est la fonction supérieure de l’État. On ne peut pas aspirer à la fonction supérieure de l’État et ne pas connaitre les lois fondamentales qui fondent la République, les lois qui autorisent cette fonction’’.
Elle a espéré que les acteurs passeront le reste du vote avec beaucoup d’élégance et de bonne compréhension. Mme le président de la Cour constitutionnelle a affirmé que son institution est disponible pour des échanges, pour enseigner ce qu’elle peut, mais avec l’obligation de réserve sachant qu’elle ne peut pas répondre à toutes questions.
« La Cour s’est fait un programme pédagogique de formation et d’information des citoyens pour qu’on ne puisse pas avoir certaines erreurs. Que chacun se sent concerné, l’élection présidentielle est l’élection fondamentale dans un pays. C’est la fonction supérieure de l’État, il faut qu’il y ait toutes les vérifications avec même mesquinerie de la Cour constitutionnelle. Ça ne veut pas dire que la Cour constitutionnelle a un choix, nous sommes neutres et nous avons prêté serment comme tel… », a souligné Mme Manassa DANIOKO.
Elle a affirmé que ce dernier arrêt est définitif, tout en rappelant que les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont pas susceptibles de recours.
En effet, après la proclamation de la liste provisoire, le 30 juin dernier, la Cour a ouvert aux candidats le délai de réclamation et de contestation éventuelles de la validité des candidatures prévu par l’article 152 de la Loi n° 2016-048 du 17 octobre 2016 portant loi électorale qui dispose : « Toute contestation portant sur une candidature est déférée devant la Cour constitutionnelle vingt et quatre (24) heures au plus tard après la publication de la liste des candidats. La Cour constitutionnelle statue sans délai ».
Dans un délai de 24 heures, plusieurs candidats qui ne figuraient pas sur la liste provisoire ont fait parvenir des requêtes en contestation de ladite liste provisoire, pour un besoin de rectification, pour certains, et pour un besoin de correction d’erreur matérielle, pour d’autres.
Après avoir analysé de manière minutieuse les requêtes, la Cour a prononcé le droit en faveur de 7 autres candidats qui ne figuraient pas sur la liste provisoire. Ainsi, la liste définitive des candidats à l’élection du Président de la République dont le premier tour est fixé au 29 juillet prochain est la suivante :
1-Ibrahim Boubacar KEITA ; 2-Aliou DIALLO ; 3-Choguel Kokalla MAIGA ; 4-Harouna SANKARE ; 5-Housseini Amion GUINDO ; 6-Mamadou Oumar SIDIBE ; 7-Soumaïla CISSE ; 8-Dramane DEMBELE ; 9-Moussa Sinko COULIBALY ; 10-Cheick Mohamed Abdoulaye Souad dit Modibo DIARRA ; 11-Niankoro Yeah SAMAKE ; 12-Modibo KONE ; 13-Daba DIAWARA ; 14-Mamadou DIARRA ; 15-Mohamed Ali BATHILY ; 16- Mamadou TRAORE ; 17-Modibo SIDIBE ; 18-Hamadoun TOURE ; 19- Modibo KADJOKE ; 20-Adama KANE ; 21- Kalfa SANOGO ; 22-Madame Djénéba N’DIAYE ; 23- Oumar MARIKO ; 24-Mountaga TALL.
PAR MODIBO KONE
info-matin