Sauf cas de force majeure, si non, les maliens, conformément au calendrier électoral rendu public par les plus hautes autorités, se rendront aux urnes au mois de juillet prochain. L’enjeu est de taille, et curieusement comme en 2013, les intentions de candidature se multiplient, le peuple doit poser le bon diagnostic et de procéder ainsi à un choix judicieux susceptible de sauver la mère patrie. Qui choisir pour cela ?
L’élection présidentielle se profile à l’horizon. Le calendrier électoral rendu public par le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation annonce le mois de juillet prochain pour la tenue des présidentielles. Le scrutin le plus relevé, qui se tiendra, selon le Gouvernement, nonobstant l’état de la situation sécuritaire recrudescente au centre et au nord. Cette détermination du gouvernement se justifie par la volonté ferme du président de la République à tenir ce scrutin à date échue. Comme cela fut exprimé par lui à l’occasion de la cérémonie de dépôt de gerbe de fleurs au monument des Martyrs, lors de la célébration du 27èmeanniversaire de l’avènement de la démocratie dans notre pays. Pour le président IBK, il n’y a pas question que ces élections ne se tiennent à date échue, sauf cas de force majeure. La machine a donc été enclenchée.
Au niveau de certains partis politiques, en aparté, des grandes stratégies de campagne se dégagent avec comme objectif principal la mobilisation de plus grand nombre de suffrages. Suivent des visites chez les notabilités, des actions de précampagne sur les réseaux sociaux et les medias de la place.
En revanche, chez d’autres c’est toujours la politique de l’autruche. Certains en quête d’alternance et d’autres en mutisme permanent en attendant la bonne direction du vent.
Au-delà de tous ceux-ci, certains ont fait de leur sport favori le fait de prêcher sur tous les toits l’impossibilité de tenir les élections dans le délai constitutionnel, faisant de la transition, la seule alternative.
Malgré ces divers protagonistes et postures, l’on assiste à la poussée des candidatures comme des champignons. Des sources parlent d’une quarantaine d’intentions pour Koulouba 2018.
Face à cette situation, la prudence reste le seul instrument de mesure. Cela afin qu’il n’y ait plus d’erreur d’appréciation sur le potentiel tenant du pouvoir.
C’est pourquoi le peuple, sans tomber dans les euphories de campagne électorale doit se préparer quant au choix de l’homme qui aura désormais la destinée d’un Mali convalescent, sur le point de succomber à ses blessures. Cette préparation, le peuple se doit de la mener à un certain nombre de niveau.
D’abord, il faut l’auto-discernement.
La quinzaine dernière notre pays a célébré ses 27 ans de nation démocratique. La démocratie, ce modèle de gouvernance caractérisé par la gestion du pouvoir par le peuple et pour le peuple n’a jusqu’à présent pas montré sa facette positive en termes de développement pour notre pays. Et, pourtant c’est pour elle que le sang de beaucoup de maliens a coulé en 1991. Est-ce à croire qu’elle n’est pas, le bon model de gouvernance ? Certainement pas, mais cependant il faudra aussi reconnaître qu’elle n’a pas été suffisamment comprise. Et que le peuple a failli à son rôle de veille citoyenne. Au lieu d’être acteur, il s’est borné à être spectateur.
En cette veille il sied, que chacun à son plus fort intérieur fasse une introspection sur l’état du pays afin de faire un choix sans équivoque à la présidentielle.
Secundo, il faut se focaliser sur des projets de société et non les personnes. Il est grand temps de sortir des considérations à caractère ethnique, religieuse et familiale. Le Mali n’en a plus besoin. Un seul facteur doit prévaloir quant au choix d’un candidat à cette présidentielle. Il s’agit de l’originalité du programme de société. Il faut rompre avec des spéculations inutiles et juger les candidats selon la pertinence de leur projet de société pour la sortie de crise.
Aucun discours à caractère politicien ou de nature à faire dormir débout ne doit tromper les vigilances. Cette fois-ci, le Mali se trouve à un tournant ou le hasard n’est plus permis. Il faut donc se donner le temps de lire et relire la pertinence de ce que ces athlètes pour Koulouba proposent. Sinon la nuit « tous les chats sont gris ». Attendons donc la levée du jour
Par Moïse Keïta
Source: Le Sursaut