Prétendant au fauteuil de Koulouba, Me Demba Traoré se porte candidat pour les primaires du parti Union pour la République et la Démocratie (URD). Sa démarche se veut « réelle et participative pour poursuivre l’œuvre de Soumaïla Cissé ».
Qui de Me Demba Traoré, Mamadou Igor Diarra, Dr. Boubou Cissé ou du Dr. Madou Diallo portera-t-il le flambeau de l’URD aux présidentielles annoncées pour février 2022 ?
Une fois le porte-étendard du parti choisi, aurait-il la chance de sauver l’honneur du parti là où son fondateur feu Soumaïla a tant mordu ? Autant de questions qui taraudent les esprits au fur et à mesure que la transition tire vers sa fin, à moins qu’il y ait prolongation.
Mais, au sein de l’URD, c’est la guerre de légitimité, de légalité, mais aussi de tranchée entre les prétendants au poste de candidat du parti. Alors que Me Demba Traoré se voit plus légitime, au regard de son parcours au sein du parti, son challenger Dr Boubou Cissé se réclame légaliste. Le duel Demba-Boubou a relégué presque aux oubliettes les candidatures de Dr Madou Diallo et Mamadou Igar Diarra (toutes nos condoléances à Igor à la suite du décès de sa femme).
Le 23 octobre 2021 approche à grand pas pour la conférence nationale pour la désignation du candidat du parti. Une rencontre, convoquée de « force » par le premier vice-président Pr Salikou Sanogo, fait suite à une pétition signée par plus de 70 membres cadres du Bureau Exécutif, soupçonnés de rouler pour l’ancien Premier ministre d’IBK : Boubou Cissé. L’heure est aux campagnes à l’interne. Tous les aspirants affûtent leurs armes. Me Demba Traoré investit le terrain par la ville de Kayes où il a rencontré les membres et sympathisants de l’URD de la Région, le samedi 11 septembre 2021, informé de sa candidature et sollicité leurs bénédictions, leur précieux soutien et accompagnement.
Devant ses camarades et sympathisants du parti, le discours se veut rassembleur. Les « acquis ne doivent aucunement occulter les signaux faibles de tension, voire de dérives comportementales perceptibles ces temps-ci, avertit-il. Ils sont susceptibles de fragiliser le socle de notre cohésion interne. Notre savoir-faire, moteur de notre efficacité, a toujours bénéficié de nos postures individuelles et de notre vivre ensemble. Il est de notre devoir d’en prendre soin et de ne faire aucune place à l’esprit de division au sein de notre famille. Éloignons-nous des préjugés et cessons les invectives. Nous devons rester unis, quoi qu’il advienne. La quête de cette unité est au cœur de ma démarche. Je ne perds pas de vue le fait que notre comportement a valeur d’exemple ».
Allusion aux derniers soubresauts liés à l’arrivée de Dr Boubou Cissé dont l’adhésion défraie la chronique est perçue comme ‘’irrationnelle’’. D’autant plus qu’il fut Premier ministre du régime de IBK, combattu par l’URD en tant que parti politique de l’opposition, mais aussi en tant que membre du FSD, puis une force incontournable du M5-RFP dont les actions ont fait chuter ledit régime.
Le Secrétaire à la Communication de l’URD se prétend capable de relever le défi. « Soyez assurés de ma détermination, de mon engagement et de ma disponibilité à faire aboutir notre idéal commun, qui reste et demeure la poursuite du combat et de l’œuvre de notre cher et défunt Président feu Soumaïla Cissé », a déclaré Me Demba Traoré. Celui-ci, dont la « candidature peut paraître naturelle pour certains », entend briser la malédiction de près de deux décennies d’engagement politique continu tant au niveau local qu’au plan national et international. Car plusieurs fois candidat aux élections présidentielles, Soumaïla Cissé n’a jamais été élu Président de la République avant que le destin tragique le fauche le 25 décembre 2021 (paix à son âme) après six longs mois de captivité dans la solitude du désert.
Nonobstant que l’URD n’a pas encore gouverné en tant que parti majoritaire, Me Demba Traoré estime que son cheminement à nul autre pareil fait d’eux, incontestablement, les mieux préparés à relever le Mali et redonner espoir aux Maliens. « Ce but supplante toute autre considération. Il exige force, abnégation et engagement total. Ce but exige un profond sens de l’Etat et un patriotisme qui ne souffrent d’aucune ruse, d’aucune cupidité, d’aucune considération individuelle », n’a-t-il pas manqué de souligner. Avant de poursuivre : « Notre capacité à absorber les chocs et autres crises de croissance est le meilleur indicateur de solidité de notre parti et de fiabilité des hommes et des femmes qui l’animent… J’ai mûri avec ce parti, après mes premiers pas au CNID faso yiriwa ton, j’y ai exercé des fonctions sensibles. Je connais intimement ses forces à activer, ses atouts à mobiliser, mais également ses faiblesses résiduelles qu’il nous appartient de transformer en appoint positif. »
Pour l’URD et pour le Mali, l’avocat Traoré, non moins Secrétaire politique de la section de la Commune VI, Secrétaire adjoint au chargé des relations avec les partis politiques de la sous-section de Banankabougou et Secrétaire chargé des Relations avec l’administration du Comité URD de Banankabougou, estime que le moment venu pour lui « d’engager et de gagner la bataille politique suprême, celle de l’élection présidentielle ».
Au regard du parcours de l’homme au sein du parti, l’on est tenté de lui attribuer l’incarnation du parti, face à ses adversaires. Cependant, la realpolitik laisse perplexe, car les chances de Dr Boubou Cissé de porter le drapeau du parti ne sont pas à exclure, vu les derniers développements ayant conduit à la convocation de la conférence nationale extraordinaire.
Me Demba a mûri avec le parti et exercé des fonctions sensibles, il a été aux côtés de feu Soumaïla, une tête pensante du parti. Certes. Mais, peut-il réussir à faire adhérer les Maliens à son projet de société à travers les urnes ? Sinon, feu Soumi avait plus d’atouts que Me Demba pour diriger le Mali, mais il a toujours mordu face à ses adversaires. La question identitaire pour cause ? Ni Boubou Cissé Mamadou Igor Diarra n’ont, pour le moment, la même aura que feu Soumaïla avait.
Cyril Adohoun
Source : L’Observatoire