Investi Président de la République, le 4 septembre 2013, IBK en mandat finissant, a défendu son bilan en offrant au peuple un nouveau pacte social pour la période 2018-2023. C’était le Samedi dernier, à la faveur d’une conférence de presse, qui a mobilisé autour de lui, son premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga et son directeur de campagne, Bokari Treta. Un rendez-vous assez important pour drainer massivement dans les rangs de ministres, de présidents de partis politiques membres de l’Alliance Ensemble pour le Mali « EPM », de députés, de la société civile et de leaders d’opinion. Le président des élus, la présidente des femmes et jeunes d’EPM le président du collectif des associations acquises à sa cause ont rehaussé de leurs présence l’éclat de la cérémonie.
«Notre Maliba Avance ». C’est par ce vocable que le président sortant a donné le ton avant de procéder à une description de son quinquennat et des conditions dans lesquelles il a accédé au pouvoir. «Une période ou l’essentiel et l’avenir Mali était en jeu», a résumé IBK, en expliquant que les deux premières années de son mandat ont été consacrées au dialogue inter-maliens qui a abouti à la signature de l’Accord de Paix et de Réconciliation issu du processus d’Alger. C’est grâce à cet accord que les élections générales de 2018 vont se tenir, s’est-il réjoui au passage.
De même le président-candidat se réjouit-il de l’avènement des lois d’Orientation et de Programmation pour les secteurs de la défense de la sécurité dans le cadre desquelles les capacités des FAMAs ont été renforcées entre autres par des équipements dignes de ce nom dont une vingtaine d’avions militaires qui leurs permettent de ne plus battre en retraite. Il s’agissait, selon lui, de la première mission qu’il s’était donnée à sa prisse de fonction car il lui paraissait inacceptable d’engager les fils du Mali à une mission sans leur en donner les moyens.
Quant à la concrétisation de son slogan «Le Mali d’Abord», elle s’est traduite, aux yeux d’IBK, par de bonnes performances au nombre desquelles l’augmentation significative de la production céréalière et cotonnière. Il en est de même pour le Programme Présidentiel d’Urgences Sociales dont il tire la satisfaction d’avoir amélioré l’accès des populations – notamment les plus vulnérables – aux services sociaux de base comme la santé, l’eau, l’énergie et les logements sociaux.
Par ailleurs, le taux moyen de croissance du PIB négatif en 2013 s’est hissé à 5,2% et le niveau d’inflation maitrisé à 2% dans les limites de la norme communautaire de l’UEMOA fixé à 3%maximum, selon le président-candidat. S’y ajoute qu’en matière de finances publiques, dit-il, le déficit budgétaire, y compris les dons et base caisse, s’élève à 2,9% du PIB en 2017.
Pour justifier sa décision de briguer un second et dernier mandat, IBK évoque «le parachèvement de l’œuvre grandiose entrepris par les pères de l’indépendance, les idéaux du 26 Mars», ainsi que l’impératif de mettre le Mali sur la rampe de l’émergence. Toutes choses qui nécessitent que le peuple malien lui renouvelle sa confiance à travers une adhésion au nouveau contrat de société : «Notre Grand Mali Avance ».
Cette nouvelle offre politique, selon lui, s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis et de l’ouverture de nouvelles perspectives. Il s’agit d’un projet élaboré en tenant compte des enseignements tirés du bilan de son projet de société «le Mali d’Abord» et des préoccupations et attentes des Maliens de toutes catégories sociales, tant de l’intérieur que de l’extérieur. Il prend aussi en compte des résolutions et recommandations des partenaires au développement du Mali.
Les efforts d’IBK II en cas de réélection seront ainsi consacrés à l’amélioration de la gouvernance et au développement du capital humain. A travers 5 axes prioritaires, il s’engage en effet, avec l’accompagnement des amis et partenaires du Mali, de relever les défis multiformes.
Pour la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale, il prévoit de mobilisé 35 milliards pour accélérer le cantonnement, le désarmement, la démobilisation et l’insertion des Ex-combattants, tandis que les mesures sécuritaires d’un éventuel second quinquennat se résument à une poursuite de la mise en œuvre des lois de programmation : renforcement qualitatif et quantitatif des FAMAs, optimisation des moyens opérationnels et la mise en place d’un conseil de crise auprès du président de la République, etc.
Pour mieux assurer la défense du pays, IBK envisage un maillage plus cohérent du territoire, une amélioration des capacités opérationnelles et du cadre de vie et de travail du personnel et du commandement militaires tout en renforçant leur soutien logistique. Au total, 800 milliards de nos francs seront engagés pour relever les défis sécuritaires et défensifs du Mali.
S’il est réélu, IBK promet également la poursuite du processus de réformes institutionnelles pour améliorer l’efficacité et la crédibilité des institutions et offrir des services de qualité aux populations.
Pour administration territoriale et la décentralisation, le porte-étendard de l’alliance «Ensemble pour le Mali» préconise une réorganisation du territoire pour asseoir un développement local plus harmonieux en rendant effectif notamment le transfert des ressources aux collectivités. Dans la même veine, le rôle des autorités traditionnelles dans la gestion des affaires sera renforcé et l’intégration du genre dans la gestion des collectivités améliorée.
Son ambition de promouvoir une économie inclusive se traduira par des mesures d’accroissement significatif des recettes à l’horizon 2023.
Dans le cadre de la poursuite de son programme présidentiel d’urgences sociales, il est prévu la réalisation d’au moins 1 000 km de routes bitumées, de 20 000 logements sociaux et 10 000 logements économiques.
A l’horizon 2023, le taux d’accès des populations à l’eau potable atteindre 80% selon les promesses du candidat, lequel s’engage par ailleurs à réaliser 60 nouveau CSCOM, un hôpital de Gynécologie-obstétrique et de Pédiatrie à Bamako, un hôpital régional à Kidal et à Menaka, un centre national de dermatologie. S’y ajoute des hôpitaux de 2e génération à Kita, Nioro, Bougouni, Markala, San, Bandiagara et de 3e génération à Koulikoro. Dans ce même registre, il est prévu l’extension de l’hôpital du Mali, la transformation des hôpitaux de Ségou, Sikasso et Mopti en 3e génération. Tous ceux-ci seront accompagnés par le recrutement de 48 médecins de spécialités différentes.
En matière éducatif, des pôles universitaires seront créés à Sikasso, Kayes, Mopti et Tombouctou. Et pour lutter contre la désertification, IBK reboisera 4 000 hectares tout en reconstituant des forêts classées, des faunes et des flores.
Ce projet apporte également des solutions au phénomène migratoire ainsi qu’aux problèmes de la diaspora malienne, de la jeunesse et à ses défis de formation en rapport avec le marché de l’emploi. La liste n’est pas exhaustive.
Assez impressionnant mais est-ce suffisant pour arracher une reconduite à la magistrature suprême ? Les électeurs en décideront le dimanche prochain à l’issue de la rude bataille électorale. En attendant, IBK en souhaitant une élection apaisée, est convaincu d’être le résultat des urnes.
Amidou Keita
Source: Le Témoin