Au Mali, après l’annonce des résultats provisoires du premier tour de la présidentielle, les candidats avaient jusqu’à ce samedi soir pour déposer leur recours devant la Cour constitutionnelle en cas de contestation. Le délai est maintenant expiré et au moins trois candidats ont saisi la haute juridiction.
Aliou Diallo et Cheikh Modibo Diarra ont apporté leurs recours à la Cour constitutionnelle dans la journée ce samedi. Mais ni l’équipe de campagne du troisième homme, ni celle du quatrième homme de l’élection n’ont voulu donner de précisions sur le contenu de ces recours.
Les avocats du candidat qualifié pour le second tour, Soumaïla Cissé, ont également saisi la haute juridiction. « Une vingtaine de recours ont été déposés », indique Tiébilié Dramé, le directeur de campagne du chef de file de l’opposition.
A cela s’ajoute « une requête en récusation de six juges sur neuf » car le directoire de campagne du candidat Cissé les soupçonne de ne pas être neutre. Parmi les juges visés par la requête, la présidente de la Cour constitutionnelle.
Finalement, au-delà de la contestation des résultats du premier tour, l’objectif serait d’empêcher à cette juridiction de délibérer, car pour la délibération, il faut au minimum cinq juges sur neuf.
De son côté, la Cour constitutionnelle a d’ores et déjà annoncé dans un communiqué que les résultats définitifs seront proclamés ce mercredi.
■ Second tour : des consignes de vote toujours attendues
Plusieurs candidats malheureux du premier tour sont en phase de réflexion afin de déterminer à qui d’Ibrahim Boubacar Keïta ou de Soumaïla Cissé ils comptent apporter leur soutien. « Nous n’avons pas finalement terminé avec les consultations pour le choix au second tour, il faut attendre ce dimanche », a expliqué à RFI Harouna Sangaré, candidat à l’élection présidentielle qui n’a pas franchi le premier tour.
Trois autres candidats, qui envisageaient rapidement de soutenir le même homme pour le second tour, ont également de leur côté décidé de poursuivre les négociations ce dimanche.
Arrivé en troisième position, l’homme d’affaires malien Aliou Diallo est toujours plus dans la contestation des résultats que dans les négociations du second tour. Ce premier faiseur de rois de l’élection – d’après les résultats provisoires – est cependant déjà sollicité. Selon un de ses proches, il écoute mais ne commente pas pour le moment.
La décision de l’ex-Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra, est elle aussi très attendue. Arrivé quatrième avec 7 % des suffrages exprimés, ce dernier a commencé les tractations, d’abord par des consultations. Des membres de son parti s’expriment et il y aura deux autres étapes avant la décision finale. Il faudra donc probablement encore attendre 48 heures pour savoir quelles seront ses consignes de vote.