Le dépouillement des bulletins de vote se poursuit au Mali et pourrait confirmer une forte abstention. Le scrutin présidentiel de ce dimanche 29 juillet a par ailleurs été marqué par des incidents dans le nord et le centre du pays.
C’est à la lueur d’une faible lampe que le dépouillement s’est déroulé dans une des écoles de Bamako. A travers tout le pays, 23 000 bureaux de vote étaient censés accueillir les 8 millions d’électeurs. Un scrutin scruté car le pays tente de sortir d’une longue période de violence et d’instabilité.
Alors cette journée de vote fait figure de test pour le Mali et pour son accord de paix de 2015. Mais si la capitale a voté dans le calme, dans le nord et le centre de pays, nombre d’incidents ont été signalés, certains bureaux n’ont jamais pu ouvrir. Les observateurs de l’Union européenne réclament la liste de ces centres : “C’est important pour ce qui nous concerne, pour ce qui regarde la transparence puisque pour nous c’est une priorité, la transparence, la traçabilité et surtout l’intégrité de l’élection”,explique Cécile Kyenge, cheffe de la mission d’observation électorale de l’Union européenne
Une déclaration qui fait écho aux refrains de l’opposition. A la sortie de l’isoloir, le candidat Soumaïla Cissé, chef de l’opposition, déplorait des incidents et insistait sur la nécessité de crédibilité du pouvoir :
Nous avons passé cinq années dans la difficulté, cinq années où le Mali a été vu comme un pays à la dérive : problème de corruption, problème de gouvernance. Toutes ces choses qui font qu’aujourd’hui, il faut pouvoir tourner la page.
Soumaïla Cissé, chef de l’opposition, candidat à l’élection présidentielle
Dans le camp du président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, satisfecit affiché. Rien de notable qui pourrait remettre en cause cette journée de vote et le chemin sécuritaire tracé : “Nous avons noté quelques rebondissements, quelques cas de violence, mais qui sont à mon sens des cas isolés qui ne remettent pas en cause l’évolution positive sur le plan sécuritaire au plan national de notre situation et la satisfaction que nous avons au Mali où heureusement les choses évoluent bien”, a déclaré Bocary Treta, directeur de campagne du président Ibrahim Boubacar Keïta.
La commission électorale a jusqu’à ce vendredi au plus tard pour publier les résultats. Le second tour de la présidentielle est fixé au 12 août, si nécessaire.