A la suite de la proclamation des résultats provisoires du scrutin présidentiel du 29 juillet 2018 par le ministère de l’Administration territoriale, 20 des 24 candidats qui étaient en lice se sont regroupés en Collectif. Ce mardi 07 août, ils ont animé au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ un grand meeting devant leurs militants et sympathisants. L’objectif de cette rencontre était de dénoncer et d’expliquer les irrégularités qui ont émaillé le déroulement des opérations de vote. Le Collectif exige par ailleurs le départ du ministre de l’Administration territoriale mais aussi la proclamation des « vrais résultats » par la Cour constitutionnelle.
Au Palais de la Culture qui a refusé du monde, 17 candidats étaient présents et 3 avaient des représentants au présidium. Le Chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, avait la commande des opérations en tant que modérateur. Sur les pancartes et banderoles des militants, on pouvait lire entre autres, « Non à la dictature de la fraude », « IBK, nous voulons nos voix », « Non à un coup d’Etat électoral », « La démocratie et la République en péril au Mali ».
Tour à tour, des personnes ressources comme Boubou Bathily, Ras Bath, Mamadou Hawa Gassama et quelques candidats ont fait des interventions houleuses pour dénoncer notamment les maintes irrégularités de bourrage d’urnes, de cas de fraude et d’achats de conscience. Ils ont également fustigé l’attitude du gouvernement et de la Délégation Générale aux Elections qu’ils accusent de connivence avec le président-candidat IBK.
Si certains exigeaient de la Cour Constitutionnelle la proclamation des « vrais résultats » d’autres sont déterminés à ne pas reconnaître les résultats proclamés par cette Cour. Ils exigent l’annulation du premier tour et l’organisation d’un nouveau scrutin sous peine de battre le pavé pour la défense de leurs droits à « une élection libre et transparente ». Choguel Kokala Maïga estime que « ceux qui ont organisé le scrutin, ont insulté et injurié les Maliens ». Soumaïla Cissé a exprimé sa déception sur la gestion du pays en martelant : « Nous sommes pour la cause du Mali et nous déplorons la dictature de la fraude dans notre pays. Ce n’est pas le Mali de nos ancêtres, ce n’est pas le Mali qu’on a connu, ce n’est pas le Mali que les Maliens veulent ».
Dr Oumar Mariko, qui dit continuer le combat des martyrs de 1991 et Moussa Sinko Coulibaly se sont dit prêts à la résistance pour la réinstauration de la démocratie dans notre pays et d’appeler les militants à suivre leurs pas. Les candidats du collectif sont déterminés à battre le pavé pour réclamer « leurs voix, pour plus de crédibilité et de transparence aux résultats du premier tour, condition sine qua non à un deuxième tour ».
Gaoussou Madani Traoré et Jean-Baptiste Kané (Stagiaire)
Source: Le Challenger