Au Mali, les leaders religieux ont un rôle à jouer lors des échéances électorales. Certes, la politique et la religion sont incompatibles mais actuellement, dans notre pays, certains religieux font des immixtions sur la scène politique. Parmi les plus illustres, on peut citer Mohamed Bouyé Cherif Haïdara de Nioro, fils de Cheick Hamallah ; Ousmane Chérif Madane Haïdara, le guide spirituel de l’Ançar dine internationale et non moins actuel président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) et aussi l’Imam Mahmoud Dicko, l’ancien président du HCIM et parrain de la CMAS. Tous ces leaders sont influents et on se rappelle que grâce aux soutiens de l’Imam Dicko et Bouyé de Nioro que IBK a été élu Président de la République en 2013. La gouvernance de ce dernier n’était plus du goût de certains réligieux, qui l’ont fait savoir et milité pour que IBK quitte le pouvoir.
En août 2020, le coup d’état intervenu n’a pas extirpé les religieux de la scène. Avec plusieurs ministres dans le Gouvernement, Mahmoud Dicko reste un acteur influent de la scène politique. Est-ce ce qui anime son remplaçant à la tête du Haut Conseil Islamique, qui dans une sortie récente dit ouvertement qu’il donnera des consignes de vote en 2022 ?
Face à cette situation, le chérif de Bangoni ne voulait, sans doute, pas laisser les choses se faire comme d’habitude. Il dira devant une centaine des femmes de son association que la façon dont le pays est dirigé, il faut qu’ils préparent en jetant leur dévolu sur un bon candidat. « Je vous demande de vous organiser. Nous sommes connus à travers notre religion et non la politique. Mais nous sommes dans un pays qui a changé et il faut savoir changer avec. Si nous ne faisons pas un jour viendra, ce sera difficile de pratiquer notre religion ici. Aujourd’hui, il n’est plus question de Dieu mais plutôt de ma part, donc nous ne devons pas croiser les bras non cela est fini ! », déclare Ousmane Chérif Madani Haïdara. Il a vite fait de préciser qu’il n’est pas intéressé par la place de Président de la République. Mais ils pensent jeter son dévolu sur un bon candidat pour le bonheur du pays. « Si les membres du comité exécutif de vos partis vous demandent d’aller voter pour le candidat du parti, dites-leur que votre guide spirituel dit d’attendre. Nous ne ferons rien en silence ou dans la cachette… Préparez-vous et informez vos entourages pour les élections présidentielles », déclare-t-il. Cependant, il faut reconnaître que cette déclaration a fait un coup de tonnerre dans l’arène politique et désormais il se joue une course des candidats pour convaincre le Chérif de Bangoni afin qu’ils soient choisis par ce dernier.
SKK
Source: Bamakonews