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Présidentielle-2018 : Tiébilé Dramé appelle à une candidature unique de l’opposition

Dans un entretien accordé à RFI, mardi matin, le président du parti Parena, Tiébilé Dramé, a dépeint une situation sécuritaire meurtrière en 2017, l’annonce de “mesures fortes” du Premier ministre pour rétablir la sécurité avant la présidentielle de juillet et appelé les partis politiques de l’opposition à une candidature unique.

Sur les antennes de RFI, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a promis lundi des “mesures fortes” pour rétablir la sécurité au centre et au nord du pays avant la présidentielle de juillet 2018.

Le président du parti Parena, Tiébilé Dramé, est revenu hier sur les propos du PM. Selon lui, avant Soumeylou Boubèye Maïga, le président aussi avait annoncé qu’il allait mettre en œuvre un programme de sécurisation des régions du Centre.

“Le Plan de sécurisation intégré des régions du centre (PSIRC), a été adopté en février 2017. Alors, s’ils attendent un an après pour le mettre en œuvre, vous avez une indication de l’immobilisme dans lequel le pays baigne depuis quelque temps. Ce que les dirigeants de l’Etat malien n’ont pas pu faire en quatre ans et demi – ils étaient tous là, ensemble – on voit mal comment ils vont le faire dans les six mois qui nous séparent de la fin du mandat. Je crois que la situation est suffisamment dégradée.

L’année 2017 a été l’année la plus meurtrière depuis que le président Ibrahim Boubacar Kéita est au pouvoir. Il y a eu, au moins, 716 morts au Mali, dont près de 300 militaires maliens et étrangers. Je crois que c’est assez indicatif de la dégradation de la situation au Mali, au nord et au centre en particulier.

J’ajoute que l’immobilisme a une conséquence. C’est le pourrissement. Alors, quand on veut maintenant mettre ce programme en place dans un contexte de pourrissement de la situation, là, je pense que nos pouvoirs publics sont un peu démunis”, a-t-il déploré.

S’agissant de l’appel d’une riposte doctrinale qui s’appuiera sur les forces les plus saines du monde religieux, M. Dramé a estimé qu’il aurait été judicieux de lui demander d’élaborer un peu ce qu’il entend par riposte doctrinale.

“La réalité est que le Centre du Mali est en feu. Il y a deux ans, nous n’avions pas de problèmes dans cette région importante de notre pays. Et aujourd’hui, la menace est là, partout, jusque – y compris – aux portes de Niono, à 100 km de Ségou. Il est regrettable que le gouvernement s’engage dans une voie de résolution, encore une fois, sans discussion avec le reste du pays…”

La présidentielle de juillet, une préoccupation majeure !

Tiébilé Dramé doute d’une déclaration d’intention du président de la République sur la présidentielle de juillet prochain.

“Je ne vois pas encore ce qui se met en place pour préparer l’élection présidentielle de 2018. C’est-à-dire réunir sans tarder toutes les forces vives du pays pour faire l’audit du fichier électoral, pour prendre les mesures législatives nécessaires, pour renforcer le pouvoir de la commission électorale. Donc, il y a des mesures urgentes à prendre pour clarifier le rôle de la Cour constitutionnelle du Mali. Il y a une nécessité de réunir les parties prenantes. Nous devons nous parler. Et que le gouvernement se mette au travail pour élaborer un chronogramme précis, afin que nous soyons prêts pour juillet-août 2018”.

 

“L’alternance, une impérieuse nécessité”

Pour la candidature du Parena à la présidentielle, Tiébilé Dramé a souligné que l’alternance est une impérieuse nécessité dans notre pays. “Au regard de l’immense échec du président de la République, au regard de l’immense gâchis auquel nous assistons aujourd’hui quatre ans et demi qui ont vu la situation du pays se dégrader, maintenant, parce que l’alternance est la question la plus importante, je suggère le plus large rassemblement possible de toutes les forces du pays autour d’un projet, pour, justement, relancer le processus de paix au nord, éteindre le feu au centre. J’appelle à une candidature commune de l’opposition, autour d’un projet. Parce qu’en 2013, des Maliens et des non Maliens, à la recherche d’un homme providentiel, ont négligé l’aspect du projet pour restaurer la paix et la stabilité au Mali. Le gâchis est là. Il est immense. Il est terrible…”

Bréhima Sogoba

Source: L’indicateur du Rénouveau-Mali

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