« Il n’est jamais trop tard pour faire bien », enseigne un proverbe bambara. L’échec du premier projet de la Plateforme politique constituée entre autres par Dr Hamadoun I Touré, Modibo Sidibé, Moussa Mara, le Général Moussa Sinko Coulibaly, n’a pas découragé ses principaux initiateurs dans leur ambition d’aller en rangs serrés lors de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. Ayant comme souci commun de conquérir le pouvoir pour bien servir les Maliens à partir du mois de septembre prochain, les principaux acteurs de la Plateforme politique (morte en gestation) se retrouvent à moins de deux mois du 1er tour de l’élection présidentielle. Ils travaillent, actuellement, en vue de présenter un candidat unique qui sera celui de la nouvelle coalition politique (née des cendres de la Plateforme politique) appelée « La Convention des bâtisseurs ». Le nouveau regroupement politique mis sur les fonts baptismaux le jeudi 31 mai 2018 à Bamako n’a pas fait que changer de nom ; il éclose aussi en termes d’adhérents. En plus des principaux initiateurs, d’autres candidats déclarés partant à la course pour la conquête du palais de Koulouba le 29 juillet 2018 et convaincus de la nécessité d’une alternance politique au Mali en septembre prochain ont rallié le groupe. Il s’agit entre autres de Housseini Amion Guindo de la CODEM, Me Mountaga Tall, Pr Clément Mamadou Dembélé de la CPC Maliko, Dramane Dembélé du Front du Redressement de l’Adema PASJ. Quelle chance en juillet/août prochain pour ce regroupement politique qui se renforce de jour en jour?
Aucun sacrifice n’est de trop pour les acteurs de la « Convention des bâtisseurs », tant qu’il est question d’offrir de lendemains meilleurs aux 18 millions de Maliens suffisamment éprouvés aux plans économique, sécuritaire et social. Et pour répondre aux aspirations des Maliens à partir de septembre prochain (pas au-delà), les acteurs de la coalition politique n’abandonnent pas la charge. Tous des poids lourds sur l’échiquier politique capables de faire la différence même seul, ils ont décidé de mettre leurs forces ensemble. D’où la mise en place officielle, le jeudi 31 mai 2018, de la « Convention des bâtisseurs », un regroupement installé en faveur de l’élection présidentielle de 2018. La nouvelle coalition politique regroupe, entre autres, les candidats Modibo Sidibé du Nouveau Pôle politique (NPP), Me Mountaga Tall de l’UMA, Housseini Amion Guindo des PUR, Moussa Mara de Yelema, Dr Hamadoun I Touré de l’Alliance Kayira, Général Moussa Sinko Coulibaly de la Plateforme pour le Changement, Dramane Dembélé du Front de Redressement de l’Adema PASJ, Pr Clément Mamadou Dembélé de la Convergence patriotique pour le Changement au Mali (CPC Maliko).
Selon nos sources, la « Convention des bâtisseurs » travaille déjà au choix d’une candidature unique capable d’amorcer l’alternance au soir du scrutin du 29 juillet prochain et ce choix sera officialisé, en principe, le 8 juin prochain, à la faveur d’une conférence de presse.
En attendant d’avoir la liste exhaustive de tous les membres de la nouvelle coalition politique, l’annonce, le jeudi dernier, de la mise en place de la « Convention des bâtisseurs » a semé la panique chez des potentiels candidats dans la course pour la conquête du palais de Koulouba. Car, en plus de la qualité et de la capacité de mobilisation politique de chacun ses membres, la nouvelle coalition politique compte dans ses rangs plusieurs candidats dont la candidature est déjà soutenue par plusieurs autres partis politiques et associations. Dans cette horde de figures politiques emblématiques, qui est capable de quoi ?
Hamadoun I Touré, candidat de l’Alliance Kayira 2018
A peine connu sur la scène politique malienne, l’ancien Conseiller technique de Paul Kagamé donne l’impression générale que la politique est son affaire depuis plus de vingt ans. Il sait où se trouvent les électeurs et comment les rallier à sa cause. Bref, il fait mieux que beaucoup d’hommes politiques traditionnels maliens incapables de mobiliser au-delà de Bamako.
Déclaré candidat de l’Alliance Kayira 2018 (la première grande coalition politique ayant cru en lui), le samedi 30 décembre 2018, dans la grande salle de Sofitel Hôtel de l’Amitié de Bamako, Dr Hamadoun I. Touré n’a pris que 5 mois pour se faire connaître par tous les électeurs potentiels maliens de Kayes à Kidal. C’est une vraie machine politique qui n’a pas besoin de beaucoup de temps pour atteindre ses objectifs.
Au-delà, sur toute la ligne, le profil de l’ancien président de l’Union internationale des télécommunications répond au portrait-robot de cette figure d’Etat dressé par les Maliens et attendu de tous.
Primo, Hamadoun Touré ne traine aucune casserole parce qu’il n’a servi dans aucune structure ou à un quelconque niveau de responsabilité au plan national où on pourrait être amené à le soupçonner de détournements de deniers publics ou de complot. Propre, il brigue le suffrage de ses compatriotes non pas sur la défensive, mais directement à l’offensive.
Secundo, Dr Touré justifie d’une longue expérience du développement qu’il entend mettre au service du pays.
Tertio, l’homme a encore la dose d’énergie nécessaire et suffisante pour honorer ses engagements.
En plus, le candidat de l’Alliance Kayira 2018 a un carnet d’adresses bien fourni qui force l’estime et le respect des hommes politiques maliens et étrangers.
Modibo Sidibé, candidat du NPP
Malgré le départ de ses 5 députés pour d’autres horizons, le parti FARE An Ka Wuli continue de briller d’espérances et affiche la résilience face au nomadisme politique. L’image très solvable de son leader Modibo Sidibé sur la scène politique en est pour beaucoup. D’ailleurs, c’est pourquoi, il a été choisi comme candidat unique du Nouveau pôle politique (NPP) à l’élection présidentielle de juillet 2018, le 1ermai dernier au cours d’une réunion tenue au siège du parti. Constituée de six partis politiques, la coalition regroupe : l’UPD, le PSR, le REM, le RPDDM, le FUAC et les FARE An Ka Wuli.
Ce choix porté sur l’ancien Premier ministre du président ATT n’est pas fortuit. En effet, le parti FARE An Ka Wuli a grandi de 2013 à nos jours et son président reste très apprécié par les maliens qui gardent de lui de bons souvenirs depuis la Transition de 1991 mais surtout lors de son passage à la Primature entre 2007 et 2011.
Housseini A. Guindo, candidat des PUR
Natif de Bandiagara dans la région de Mopti, le président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), et ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, puis des Sports et enfin de l’Education nationale, Housseini Amion Guindo s’est fait une renommée politique à Sikasso, le plus grand fief électoral du Mali où il a été élu député en 2005. Certes, il n’est pas un chef de parti politique capable d’arriver (seul) à Koulouba le 4 septembre prochain. Toutefois, tous les prétendants potentiels au palais de Koulouba en juillet 2018 auront besoin de lui et feront tout pour l’avoir à leurs côtés.
En effet, depuis 2008, le président de la CODEM s’est fait révéler en lui la qualité d’un faiseur de Roi. En 2007, il a été d’un grand appui pour la réélection du président ATT pour un second mandat.
C’est indéniable, Housseini Amion Guindo pèse politiquement lourd à Sikasso et dans plusieurs zones dans le pays dogon. Il s’est présenté à l’élection présidentielle de 2013 à l’issue de laquelle il s’est classé 5ème au premier tour.
Me Mountaga Tall, candidat de l’UMA
Le président du Congrès national d’Initiative démocratique (CNID-Faso Yiriwaton) est un dinosaure politique. Il dirige un parti politique qui a plus de 25 ans d’existence et qui a été dans toutes les batailles politiques du Mali démocratique. Mais, un avenir politique meilleur pour lui à partir du 4 septembre prochain en dehors de la Convention des bâtisseurs paraît compromis. Car, il est le président d’un vieux parti dont le plus succès électoral se borne au poste de député. Malgré tout, tous les observateurs politiques sont unanimes que Me Mountaga Tall sait vendre son image et a une grande somme d’expérience politique et électorale qui pourra fort aider la Convention des bâtisseurs à séjourner à Koulouba à partir du matin du 4 septembre prochain.
Pour rappel, le CNID-Faso Yiriwaton avait obtenu que 45 384 voix lors du 1er tour de la dernière élection présidentielle.
Moussa Mara, candidat du parti Yelema
Moussa Mara est un politicien très actif sur le terrain. Il parle moins, mais démarche tous les Maliens de quelque bord social qu’ils soient. Pour des électeurs maliens, il a un abord facile et sait écouter ses interlocuteurs. Moussa Mara a déjà une petite expérience en matière d’élection présidentielle pour avoir été candidat au scrutin de 2013. Malgré ces qualités ci-dessus citées, les résultats engrangés par son parti en 2013 ne font guère de lui un foudre de guerre électorale lors de la présidentielle de 2018. Au-delà, sa candidature est portée par un parti sectoriel qui n’est connu que dans la commune IV du District de Bamako. Pour preuve, le parti avait terminé 11èmelors du 1er tour de la présidentielle de 2013 avec 45 227 voix, soit 1,53% des suffrages exprimés. Donc, Moussa Mara, comme Me Mountaga Tall, serait bien dans un groupe tel que la Convention des bâtisseurs. Il doit garder en tête que mieux avoir quelque chose que rien tout.
Dramane Dembélé, candidat du Front de Redressement de l’Adema PASJ
Sans doute, Dramane Dembélé ne peut plus se vanter d’être le candidat de la 3èmeforce politique du pays pour avoir été exclu des instances du parti par le Comité exécutif, mais il prendra, sans doute, sa part des électeurs dans la ruche qui reste, sans équivoque, la formation politique la mieux représentée à l’intérieur du pays et en Afrique. En plus, il a, lui aussi, déjà une petite expérience en matière d’élection présidentielle qui l’a fait visiter beaucoup de contrées à l’intérieur du Mali. Au-delà, Dramane Dembélé est, aujourd’hui, fortement apprécié par tous les anciens attachés aux principes fondateurs de l’Adema PASJ pour avoir refusé de cautionner le soutien à la candidature du président IBK.
Le Général Moussa Sinko Coulibaly de la Plateforme pour le Changement
L’histoire contemporaine du Mali retiendra que le Général Moussa Sinko Coulibaly n’a pas été, seulement, qu’un valeureux porteur d’uniforme, il a aussi un talent caché en politique qui a fortement impressionné les hommes politiques traditionnels, le samedi 20 janvier 2018, lors du lancement de la Plateforme pour le Changement en mobilisant plus de 60 000 personnes sur le terrain municipal de Magnambougou. C’est ce mouvement très dynamique en termes de mobilisations des électeurs qui le défend, aujourd’hui, dans son nouveau combat pour le Mali. A savoir : « ouvrir un nouveau chapitre de gouvernance au Mali sans le président IBK en juillet 2018 ».
D’ailleurs, comme en 2002, certains observateurs politiques lui prédestinent le même succès que l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré. Mais, tout concorde à dire qu’il devra attendre encore un bon moment pour voir son rêve se réaliser. Ainsi, la Convention des bâtisseurs paraît comme étant un raccourci pour lui pour revenir dans les affaires. En plus, l’ex membre du Conseil national pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNDRE) s’est révélé être « un renard politique » depuis son arrivée dans la scène politique sous la transition en 2012 en tant que le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire.
En plus, le Général Moussa Sinko Coulibaly est soupçonné d’avoir le soutien total de tous les mécontents de l’affaire des 21 bérets rouges assassinés en 2013 et plus précisément celui de l’ex chef de la junte de Kati, le Général Amadou Aya Sanogo, resté toujours populaire à Kati et dans beaucoup de milieux militaires.
Prof. Clément Mamadou Dembélé, candidat de la CPC Maliko
Clément Mamadou Dembélé est apprécié pour être considéré comme le candidat des plus démunies. Lui-même fils de pauvre, beaucoup de personnes dans les quartiers populaires de Bamako et dans les grandes villes se reconnaissent dans son discours politique et ont de l’estime pour lui. A cela s’ajoute le soutien de la diaspora malienne en Europe et en Afrique pour avoir vécu longtemps hors du pays. En effet, le candidat de la CPC Maliko a de l’estime auprès des Maliens de l’extérieur. D’ailleurs, des sources proches de lui aiment à dire souvent qu’il le candidat de la diaspora lors de la présidentielle de juillet 2018. Professeur des universités françaises et membres influents d’une Académie des Sciences stratégiques spécialisée dans la recherche des stratégies de développement, la stratégie politique et économique et sur la pensée de comment faire pour développer les différents secteurs économiques en Afrique, le candidat de la CPC Maliko a beaucoup voyagé à travers le monde et partout où il a été il a su séduire les Maliens. Alors, en plus des familles éprouvées des quartiers populaires, le Professeur Clément a un fort réseau d’admirateurs dans les quatre coins du globe terrestre.
C’est dire que chacun des acteurs de la Convention des bâtisseurs a une qualité propre à lui et qui peut faire la différence en toute circonstance.
Youssouf Z KEITA
Source: Infos Soir