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Présidentielle 2018 : IBK pourra-t-il éviter un… glissant second tour ?

Même si la politique n’est pas une science exacte, elle comporte des données factuelles quantifiables sur lesquelles doivent se fonder les prospectives. C’est ce qu’IBK ne doit pas négliger à quelques encablures de la prochaine élection présidentielle.

De sources dignes de foi, IBK sera candidat à sa propre succession. Malgré des circonstances peu évidentes de sa réélection.

Le président sortant a grillé de nombreuses chances non négligeables au point qu’on se demande s’il pourra éviter le scénario d’un second tour compromettant pour lui.

IBK avait largement bénéficié de son aura personnel pour se faire élire en 2013. Cette réputation d’homme de poigne s’est effondrée à son exercice du pouvoir. « Je me suis réveillé, je vais sévir », disait-il il y a quelques semaines, comme se rendant compte du laisser-aller qui a caractérisé sa gouvernance. L’autorité de l’Etat s’était affaissée comme si  IBK président de la République n’était pas celui-là qui, alors Premier ministre, avait imposé respect aux Maliens, même à coup de décisions impopulaires…

Ensuite, le candidat IBK avait été élu en 2013 grâce au soutien réel et décisif des éléments de la junte pro-Amadou Aya Sanogo. Ce soutien est aujourd’hui tombé à l’eau. Il est même probable que des reliques de cette junte soient foncièrement opposées à la réélection du président sortant.

Troisièmement, les leaders religieux constituaient un seul bloc de soutien à la candidature d’IBK en 2013. Il est établi aujourd’hui qu’entre le locataire de Koulouba et le chérif de Niono d’une part, entre lui et le président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM), l’Imam Mahmoud Dicko d’autre part, c’est plutôt la gêne ou la crise de confiance. Il est presque sûr que ces dignitaires religieux influents, quoi qu’on puisse leur reprocher, se soutiendront plus IBK.

Enfin, même si le rôle de la France peut être faible dans l’élection du président malien, il y a un coup de froid entre l’entourage d’Emmanuel Macron et IBK. Yves Le Drian et certains caciques du palais de l’Elysée estiment que le président malien ne mérite pas un second mandat à la tête du pays dans lequel Paris a injecté d’énormes ressources au plan sécuritaire mais de l’aide au développement.

Si l’on ajoute à ces faits, le manque de cohésion au sein de la majorité présidentielle et surtout l’éventualité d’une candidature d’un allié comme l’ADEMA-PASJ, on déduirait qu’IBK n’est pas dans les meilleures prédispositions pour vouloir se donner un second bail à la présidence de la République.

Toutes données pourraient obliger IBK à faire un moins bon score qu’en 2013. En clair, il est quasiment illusoire de concevoir une réélection du président sortant dès le premier tour de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain. IBK sera alors contraint à un second tour.

Or, il y a un réflexe ambiant du « tous contre IBK » qui pourrait se mettre en branle. Ce qui pourra compliquer la tâche au président fondateur du RPM. Cette réalité pourrait-elle le contraindre à renoncer à briguer un second mandat? Possible, mais la soif de pouvoir ne permet pas de le croire.

 

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