Avec son slogan « le Panafricanisme en marche », le Sénégalais Abdoulaye BATHILY, ancien Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, a animé, hier mardi, à la Maison de la presse, un point de presse focalisé sur sa candidature à la présidence de la Commission de l’Union africaine, dont l’élection est prévue du 29 au 31 janvier 2017, au siège de l’organisation continentale à Addis-Abeba (Éthiopie).
Selon le Pr Abdoulaye BATHILY, fervent défenseur du panafricanisme, sa candidature, présentée par le Sénégal, et soutenue par plusieurs pays africains, est la réponse à une invitation pour une contribution effective et significative en vue de la réanimation du panafricanisme.
Sa mission, dira-t-il, est de capitaliser les piliers politiques existants et d’inciter les parties prenantes à la réflexion, à l’apprentissage et à l’action pour une bonne mise en œuvre de l’agenda 2063. Aussi, sa candidature à la présidence de la Commission de l’UA est-elle l’aboutissement d’une démarche inscrite dans la durée et placée sous le signe de la cohérence.
« Toute ma vie durant et tout au long de ma carrière professionnelle, je me suis engagé à promouvoir le panafricanisme selon des modalités diverses », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Il m’aura fallu pas moins de 50 ans d’études et de recherches sur les problèmes du continent pour forger l’homme, le diplomate, le leader, l’activiste et le professeur, mais surtout l’Africain que je suis aujourd’hui. En effet, mon destin est et sera toujours de contribuer à l’édification d’une Afrique indépendante, prospère, paisible et unie »
La réalisation de ces objectifs, a-t-il souligné, se fera à travers, entre autres éléments, « bâtir sur notre vision et nos aspirations collectives » ; « passer d’une Union des États à une Union des peuples » ; « réaffirmer le leadership de l’Union dans toutes les affaires internationales » ; « faciliter l’intégration régionale et continentale » ; « optimiser nos ressources collectives ».
Pour une Commission performante, le Pr BATHILY ambitionne de poursuivre les réformes destinées à rendre les réunions de l’UA plus orientées vers la formulation de politiques et a mise en œuvre d’actions pertinentes et efficaces axées sur les résultats ; de mettre en œuvre et de toute urgence les décisions prises au Sommet de Kigali concernant le financement de l’UA en explorant des idées complémentaires pour un financement innovant des programmes de l’organisation continentale, etc.
Par ailleurs, le candidat BATHILY invite les Chefs d’État et de gouvernement, électeurs du président de la Commission de l’UA de bannir les barrières linguistiques et de zones géographiques, et ne s’en tenir au profil, aux compétences et expériences des candidats pour le choix du président de la Commission de l’Union africaine.
Actualité oblige, le candidat BATHILY s’est prononcé sur la situation politique en Gambie et l’expulsion de nombreux Africains par l’Algérie.
Sur le premier point, il a formulé des vœux de voir le Président sortant, Yaya JAMMET, à accepter sa défaite pour une transition pacifique dans son pays.
Sur le 2e point, il estime qu’il est inacceptable l’expulsion des Africains, en Afrique ou ailleurs, dans des conditions inhumaines. C’est pourquoi il a invité les États au respect des droits des droits humains.
Notons que pour la succession de Nkosazana Dlamini-Zuma qui doit être désigné en janvier prochain, lors du Sommet de l’organisation, ils sont 5 candidats qui postulent au poste de président de la Commission de l’UA, dont s’étaient déjà présentés au sommet de Kgali, en juillet dernier avant d’échouer à leur examen. Il s’agit de la Botswanaise, Pelonomi Venson-Moitoi, et l’Équato-Guinéen, Agapito Mba Mokuy.
Les trois nouveaux candidats.
Selon les observateurs avertis, chacun des candidats a ses atouts.
En tout, ce que redoute Abdoulaye BATHILY risque de se produire. En effet, au premier tour, la Kényane aura le soutien de l’Afrique de l’Est, le Tchadien celui de l’Afrique centrale et le Sénégalais celui de l’Afrique de l’Ouest.
Mais cette compétition tombe aussi au moment précis où le Maroc espère revenir dans la grande maison africaine aux dépens de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Les pro-Marocains de l’UA pourraient donc être tentés de voter pour Abdoulaye BATHILY, le président sénégalais Macky SALL étant un allié du roi Mohammed VI. Tandis que les pro-RASD et les pro-algériens en faveur du Tchadien Moussa Faki Mahamat.
Le secret espoir d’Amina Mohamed Jibril est sans doute que ses deux adversaires se neutralisent.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin