Une tradition à la quelle, le parti de la poignée de main ne veut pas déroger, l’URD a présenté, le lundi 27 janvier 2020 à la Maison de la presse, ses vœux de nouvel an 2020 aux hommes de médias.
Cet exercice que le parti, porte étendard de l’opposition malienne s’est imposé chaque année, est plus qu’une simple présentation de vœux à la presse. C’est un lieu de jeter un regard sur la situation du pays et rassurer la presse de son ambition de faire d’elle un véritable quatrième pouvoir.
Le tableau présenté par l’élu de Nianfunké ne consiste pas à enjoliver la presse mais attirer son attention et l’inviter à resserrer les rangs car la liberté ne se donne pas, elle : « 46 journalistes tués, 389 journalistes emprisonnés en 2019. Selon le rapport de Reporters Sans Frontières cité par Soumi.
Au Mali, le constat est triste, sinon alarmant! Plusieurs journalistes ont été assignés en diffamation devant les tribunaux maliens. De nos jours, nous assistons impuissamment et avec beaucoup de stupéfaction les révélations faites sur les menaces proférées contre des journalistes. Difficile de clore ce chapitre sans rappeler la disparition mystérieuse du journaliste Birama Touré depuis bientôt et l’exil forcé de son directeur AdamaDramé. Une première en République du Mali. Les auteurs de la disparition de Birama Touré courent toujours, ils se connaissent, ils ont décidé de s’enfermer pour combien de temps.
Ces événements mis bout à bout on pesé dans la balance des Rapports de Reporters sans Frontières : « 115ème place sur 180 pays évalués en matière de liberté de presse en 2018 et 112ème sur 180 pays classés, soit une amélioration de 3 points. Cette amélioration fort encourageante ne doit pas, cependant, cacher les contraintes auxquelles restent confrontés les organes médiatiques écrits et audiovisuels.
Ce résultat peu reluisant nous éloigne de notre statut de bon élève obtenu il y a moins de 10 ans et nous maintient dans la zone rouge. En 2012, le Mali occupait, en effet, l’honorable 25ème place, il chute en 2018 à la 115ème place aux côtés des dictatures liberticides. Aujourd’hui, il est plus que nécessaire pour notre pays d’avoir une presse de qualité, disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés, gage de saine information.
La situation de la presse est la sœur cadette de la situation du pays : «
L’année 2019 a été la plus meurtrière, au moins 1 868 personnes ont été tuées dont 888 civils contre 1739 morts en 2018 dont 871 civils.
Depuis 2012, ce sont au moins 7 104 personnes dont au moins 2 514 civils qui ont trouvé la mort dans des attaques ou des attentats ».
Pour SoumailaCissé : « L’année 2020, à l’instar de 2019, débute elle aussi sous une note macabre, déjà plusieurs morts civils et militaires, c’est inquiétant.
Mahamadou YATTARA
Source: Infosept