Dans une étude publiée récemment, la Commission Mouvement de Populations (CMP) a donné les statistiques des personnes déplacées à l’intérieur du Mali les derniers six mois, spécifiquement à cause de la flambée de l’insécurité dans certaines régions du nord et du centre du Mali. Selon ce document, l’aggravation des conditions sécuritaires dans les Régions de Ménaka, Mopti, Gao et Tombouctou a causé une augmentation de 19 385 personnes déplacées supplémentaires à Mopti, Tombouctou, et Gao.
Avec comme objectif de recueillir et analyser les informations sur les mouvements de populations à l’intérieur du Mali, dans le but de faire un état complet des mouvements de populations ou à la demande de ses partenaires, la Commission Mouvement de Populations (CMP) a donné les statistiques des déplacements de la population sur l’emble du territoire national depuis le début de l’année de l’année 2022.
En effet, elle noté une flambée du nombre de déplacés internes à cause de l’aggravation des conditions sécuritaires dans les régions de Ménaka, Mopti, Gao et Tombouctou, soit au total, 19 385 personnes déplacées internes supplémentaires. « Une augmentation de 19 385 personnes déplacées internes est constatée principalement dans les régions de Mopti, Tombouctou, et Gao. Cette augmentation s’explique par l’aggravation des conditions sécuritaires dans région de Ménaka, Mopti, Gao et Tombouctou ». Ainsi à la date du 31 juillet 2022, note-t-elle, la région de Mopti a enregistré des mouvements de 29013 ménages avec près de 101646 femmes et 87710, soit 189356 individus au total ; la région de Tombouctou : 14852 ménages 40859 femmes, 33746 hommes, soit 74605 individus au total ; la région de Gao : 11708 ménages 31615 femmes, 23116 hommes soit un total de 54731 individus ; la région de Ségou : 7631 ménages, 20567 femmes 15135 hommes et 35702 individus au total ; la Ménaka : 5008 ménages, 11118 femmes 11826 hommes soit 22944 individus au total ; la région de Koulikoro : 1203 ménages 3425 femmes 3025 hommes soit 6450 individus au total ; la région de Sikasso : 811 ménages, 3189 femmes 2351 hommes soit 5540 individus au total ; le district de Bamako : 825 ménages, 1858 femmes et 1425 hommes soit 3283 individus au total ; la région de Kayes : 356 ménages, 1124 femmes et 1064 hommes soit 2188 individus au total et la région de Kidal : 420 ménages , 1177 femmes et 928 hommes soit 2105 au total. Le cumule de ces chiffre donne un total de 71 827 ménages, 216 578 femmes et 180 326 hommes, soit 396 904 individus sur l’ensemble du territoire national du Mali.
Selon cette commission composée essentiellement de la Direction Générale de la Protection Civile (Ministère de la sécurité intérieur), UNHCR, OCHA, PAM, UNICEF, ACTED, NRC, DRC, HI, Solidarités International, CRS, OIM, et DNDS, cet état de fait se justifie du fait qu’au cours des cinq premiers mois de l’année 2022 et dans un contexte marqué par l’insécurité et la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre le Mali et les pays de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), des combats et attaques sporadiques se sont poursuivis dans plusieurs localités du pays occasionnant des déplacements internes de populations civiles dans le Nord et dans le Centre du pays. Aussi, souligne-t-elle que le caractère violent des conflits a également provoqué d’importants déplacements de populations en plus de l’intérieur du territoire malien, dans d’autres communes frontalières entre le Burkina Faso et le Niger.
Issa Djiguiba