Longtemps condamnée et désapprouvée par un grand nombre de Maliens, l’homosexualité n’était pas spécifiquement punie dans les deux textes pénaux (code pénal et code de procédure pénale) en vigueur au Mali courant des années. Dans le cadre de la révision de ces deux textes, les praticiens du droit ont adopté la criminalisation « des pratiques impudiques » dont l’homosexualité. C’est donc un reve brisé pour ceux qui s’adonnent à cette pratique attentatoire à nos mœurs.
Commencée en catimini, l’homosexualité n’était quasiment plus considérée comme quelque chose d’honneur à Bamako et dans certaines zones du pays. L’acte n’étant pas châtié par les normes en vigueur, moult de personnes éprouvaient du plaisir dans le comportement attentatoire aux valeurs séculaires du pays. En dépit de nombreuses dénonciations des leaders religieux, les homosexuels poursuivaient allègrement la pratique, parfois à visage découvert. En la matière, on se souvient encore des interpellations suivies des mandats de dépôt enregistrés contre des lesbiennes par le parquet près le tribunal de grande instance de la commune IV de Bamako.
A la différence de nombreux pays qui ont déjà accepté le système, les Maliens restent désormais opposés à tout comportement relatif à l’homosexualité. Un mode de vie consistant à autoriser les personnes ayant le même sexe d’avoir le rapport sexuel, voire de pouvoir se marier légalement. En vogue depuis des années, les dispositions prévues dans le code pénal et le code de procédure pénale n’avaient pas explicitement prévus des peines contre celles et ceux qui s’adonnent à la pratique.
Dans un pays de culture comme le Mali, l’homosexualité porte atteinte aux bonnes mœurs. Sur la question, l’actuel ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Mamoudou Kassogué, s’est exprimé à l’occasion de l’atelier national de validation des avant-projets de loi portant code pénal et code de procédure pénale. A l’entendre, « l’homosexualité est une réalité contre-nature. Elle va être, de ce fait, pénalisée et prévue par le nouveau code pénal du Mali ».
Avant la relecture des textes à adopter dans les jours à venir par les membres du Conseil national de transition, puis homologuer par le Président de la transition, il n’y avait pas de sanction contre l’homosexualité. Mais l’avant-projet de loi du code pénal prévoit de sanctionner ce comportement. « Nos textes n’acceptent pas l’homosexualité, mais il n’y avait pas de sanction contre elle. Via les nouveaux textes pénaux, nous allons maintenant prendre des sanctions pour que l’homosexualité puisse être impossible au Mali. Ceux qui la pratiqueront seront punis conformément à la loi », a annoncé le ministre Kassogué. En contraste avec la pratique, l’éminent prêcheur des Ançar dine, en l’occurrence Ousmane Chérif Madani Haïdara, avait l’habitude de se prononcer sur la problématique. Dans ses prêches, le chérif de Banconi, un des quartiers de Bamako, rappelle fréquemment que le créateur(Dieu) du monde a détruit, par le passé, une ville entière à cause de l’homosexualité (entre hommes). A comprendre le président du Haut conseil islamique du Mali, des femmes (lesbiennes) s’adonnaient à la pratique en pleine ville de Bamako, capitale du Mali. « Dans l’histoire de l’humanité, partout où Dieu a détruit une localité entière, tu trouveras que les habitants victimes se livrent à des péchés irrémissibles, tels que l’homosexualité. Ici à Bamako, racontait-il aux musulmans, il y a des femmes qui cherchent d’autres femmes. Vous (musulmans) devrez surveiller vos femmes contre celles qui ont ce comportement ».
Poursuivant ses explications datant de 2017, Ousmane Chérif racontait le cas d’un homme ayant été victime de la situation. « Ici à Bamako, une femme a fui avec l’épouse d’un homme. N’acceptez (hommes musulmans qui l’écoutaient) pas que n’importe quelle femme entre chez vous. Les dames qui font cette pratique sont plus fortes que les hommes. C’est de la vérité que je suis en train de vous dire. Ces femmes (lesbiennes) ont des systèmes qu’elles appliquent sur les autres dames. Il leur suffit de l’appliquer sur ta femme pour qu’elle t’abandonne. Donc, faîtes attention », a-t-il enseigné aux fidèles. En tout cas, les nouveaux textes pénaux risquent de décevoir le monde des gays et des lesbiennes au Mali. Si beaucoup se dissimulaient pour le faire sans être dénoncés par le fait qu’il n’y avait pas de sanction prévue par les textes, cela ne sera plus possible avec les nouveaux textes. En terme clair, nous pouvons, sans nul doute, dire que le songe de faire du Mali un pays bourré des homosexuels ne marchera plus. En ce sens que toutes celles ou ceux qui se livreront à la pratique seront certainement châtiés par les autorités compétentes, conformément aux normes en vigueurs.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS