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Premier mariage homosexuel célébré dans les antilles : Deux femmes se sont dit oui!

Rosemonde Zébo et Myriam Jourdan ont ouvert la voie aux mariages entre personnes de même sexe dans l’île.

 

 Le maire du Carbet a scellé leur union au cours d’une cérémonie sans anicroche samedi.

« Oui! Oui! Et c’est au-delà de nos espérances! » Yeux embués de larmes, submergées par l’émotion, chavirant de bonheur à côté de personnes acquises à sa cause, Rosemonde Zébo clame à haute voix sa joie à un journaliste l’interrogeant sur le déroulement des événements. Il est 11 h 30. Nous sommes sur le parvis de la mairie du Carbet, une demi-heure après le début de la cérémonie.

Après des semaines de polémique qu’a suscité la loi, le premier mariage de personnes du même sexe de la Martinique vient d’être célébré sans la moindre anicroche par le premier magistrat de la commune, Jean-Claude Ecanvil qui a tenu à être présent malgré la perte brutale de son fils la veille au soir. La nouvelle mariée a prononcé le « oui » qui la lie officiellement « pour le meilleur et pour le pire » à Myriam Jourdan. En compagnie de sa fille, elle répond aux marques de sympathie. Puis sous un tonnerre d’applaudissements elle file rejoindre sa conjointe, prête à repartir pour une destination loin des appareils photos et des caméras. Le public quitte les lieux, l’endroit fait place nette et retrouve son calme initial. Il y avait longtemps que le Carbet n’avait été à pareille fête.

D’habitude si tranquille, la petite commune du Nord-Caraïbe a connu l’effervescence des grands jours. Des parents, amis tout court ou artistes adhérents et sympathisants de l’association PABE dont elles sont membres, connaissances ou tout simplement des curieux, s’étaient amassés sur la place de la mairie bien avant l’heure, impatients de voir apparaître les futurs époux.

Le film de ce mariage inédit démarre à 11 heures pétantes. L’arrivée d’un cortège de voitures restreint par la ruelle parallèle à l’entrée de la mairie met fin au suspense. La foule retient son souffle lorsque les deux Carbétiennes remontent tour à tour l’allée centrale conduisant à l’édifice, chacune au bras d’un proche, une femme pour l’une, un membre de la gent masculine pour la seconde. La scène déclenche des manifestations de joie. Une critique s’élève tout de même d’un trio de femmes placées un peu à l’écart de l’affluence. « Mi kannaval! » , commente l’une d’entre elles.

L’APPEL À LA TOLÉRANCE DU MAIRE

Les futures mariées se frayent un passage à travers la petite haie d’honneur improvisée, juste avant de prendre l’escalier conduisant au premier étage où l’attendent le maire et une partie de son conseil municipal, mais aussi les témoins, parents et amis, dont de nombreux artistes qui les ont précédées. Malgré le malheur qui l’a frappé, le premier magistrat de la commune confère à la célébration une ambiance bon enfant, s’autorisant même des parenthèses d’humour lors de son discours. Il réclame le « respect de chacun » et un « esprit de tolérance » . Au milieu des crépitements des flashs et de l’agitation régnante, les vedettes du jour restent impassibles mais affichent leur amour en se tenant par la main tout au long de la cérémonie. Jean-Claude Écanvil rappelle les articles conctractualisant le mariage, avant enfin de réclamer l’accord respectif des deux femmes. Il a pour réponse deux « oui » fermes et catégoriques qui déclenchent le rire général. Comme dans un mariage traditionnel, elles reçoivent le livret de famille. Et ceux qui réclament le bisou sont contentés. Enfin, l’heure des embrassades et des félicitations arrive.

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